mardi 21 avril 2015

Dahab (suite)



A Dahab, tout le monde regarde en direction de la mer et finit toujours par plonger, même le désert vient s’y tremper les pieds. Tout n’est qu’une question de temps.
De l’autre côté, on peut apercevoir le désert d’Arabie Saoudite. Remarquant mon regard qui fixe les monts émergeant de la brume, le patron des bateaux à fonds vitrés spécialement aménagés pour admirer les récifs de corail, qui me suit depuis un bon quart d’heure déjà, me glisse à l’oreille en souriant : « là-bas aussi, c’est : Allah est grand ».
Le village touristique est un ensemble de boites (trois faces grises invisibles, une face multicolore, recouverte d’inscriptions ou de dessins baroques, qui s'exhibe sans retenue.)  Qu’importe si l’alignement n’est pas vraiment d’une rigueur extrême, le principal, c’est toujours de faire face à la mer. Les employés des restaurants, des boutiques de souvenirs ou des agences de voyages, tentent inlassablement d’harponner le chaland. Le jeu du chat et de la souris avec le visiteur débute dès tôt le matin et se poursuit jusqu’à une heure avancée de la nuit.  
Pour séduire la colonie de plongeurs qui lui rend visite, Dahab s’est travestie en village anglais. Ces  pacifiques plongeurs, en majorité britanniques, sont aussi filiformes et échevelés que les palmiers
 (a little bit windy, you know.) 
Ils sont obsédés, comme des ruminants par l’herbe, par les grands fonds marins. J’avoue avoir beaucoup de mal à partager cette passion, moi qui éprouve déjà tant de peine à comprendre ce qui se passe à la surface. Le soir venu, une grande majorité troque sa bouteille d’oxygène contre une canette de bière. Dahab est douceur. Ici, la nuit ne donne aucun conseil.

Une mouche a réussi à s’introduire dans ma chambre. Dans cette contrée isolée, elles se montrent plus vives et encore plus rapides que leurs consoeurs de la capitale. Des rebelles: très bien, j’ai la patience qu’il faut.
Julius Marx

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