samedi 9 octobre 2021

Un Parigot et un Amerloque

 


















Un parigot et un amerloque, ça peut pas s'entendre, c'est pas fait pareil.

Ca peut peut-être pas s'entendre, mais ça peut écrire...Tenter un rapprochement entre deux monstres, pourquoi pas ?

Oui.. Pourquoi pas, voyons cela... Tiens.. 


Dallas, 23 novembre 1963.

Une sécurité de merde. Bordélique. Inconséquente. Inefficace.

Pete visitait le commissariat central. Guy lui avait procuré un laissez-passer. Il n'en avait pas eu besoin. Un branque fabriquait des faux. Ledit branque vendait aussi de l'herbe et des photos de cul. Les portes étaient grandes ouvertes. Des traîne-lattes taillaient  une bavette. Les gardiens en faction posaient pour les photographes. Les câbles d'alimentation des caméras serpentaient sur le trottoir. Les camionnettes de reportage bloquaient la rue. Les journalistes rôdaient. Ils harcelaient le procureur. Ils harcelaient les flics. Il y avait une foule de flics ( agents fédéraux, policiers de Dallas, adjoints du shérif), tous des grandes gueules.

Oswald est socialo. Oswald est coco. Oswald adore Fidel. Il aime la musique folk. Il aime baiser les négresses. Il adore Moricaud Lucifer King. On est sûrs que c'est lui. On a trouvé son arme. Il a agi seul. Je crois qu'il est pédé. Il peut pas pisser quand il y a d'autres hommes dans les toilettes.

Pete rôdait. Pete examinait le tracé des couloirs. Pete relevait le plan de chaque niveau. Il traînait une méchante migraine. Interminable. Avec du poil aux pattes.

James Ellroy (American Death Trip)


La demoiselle nous demande pas de détails. Elle nous fait asseoir...chacun devant un gros oeil de verre...la Vigue veut qu'on le laisse réfléchir...une seconde...le temps de s'arranger un peu...penses-tu!...tac! tac ! tac! ...on est pris!...la technicienne ne peut pas attendre!...elle nous montre tous les gens dehors!...nos trois tabourets sont occupés, illico!...et nous, rejetés debout !...ça se développe dans le cagibi...deux minutes! voici!...je paye...dehors nos binettes!...là, on a le temps...on se regarde...et regarde encore...Lili, moi, la Vigue, on a changé de tronches!...le flic de la Polizei a raison...je m'occupe pas beaucoup de ma figure, mais là vraiment de quoi s'amuser!...des yeux, des calots qui ressortent; presque du "Basedow"...et plus de joues du tout!...des bouches flasques, comme de noyés...Tous les trois!...on est vraiment devenus horribles...trois monstres...pas niable!...comment on est passés monstres?... nos tronches d'effarés guignols criminels!...le saisissement?...on est mimi...surtout le Vigan qu'est à rire lui le charmeur célèbre, aussi envoutant à la ville qu'en film ou la scène...qu'elles étaient toutes folle! il fait aussi incongru que nous en "Photomaton"...traqué...effaré...Lili aussi, pourtant mignonne, traits réguliers, criminelle en rien, la voici marâtre assassine, les cheveux en tornade et Sabbat, sorcière sur le retour, elle qu'à pas vingt ans...

L'Allemagne nous réussit pas...

Louis-Ferdinand Céline  (Nord)



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