Comme le sourd se contente de son sonotone, l'aveugle de son toucher ou son odorat, l'admirateur de Montalbano se contentera de "Mort en pleine mer (et autres enquêtes)". Il apprendra que ces histoires brèves ont été dictées par le Maestro à sa dévouée secrétaire. Il pensera peut-être qu'un petit film (l'admirateur n'est pas gourmand) de ces séances aurait suffi à le plonger aussitôt dans un état proche de la béatitude. Il restera songeur en pensant que le plus beau de ce bouquin là reste la préface de Serge Quadruppani. Sans tristesse ni nostalgie, le traduttore a imaginé un dialogue avec le commissaire. Cette conversation toute poétique permet de repasser en revue les thèmes forts de l'univers Montalbanien (eh oui, on dit bien Flauberien). En lisant ce texte, l'admirateur ne cessera d'opiner du chef en murmurant "oui, Serge, tu as cent fois raison.. Montalbano, c'est tout à fait ça!" Même s'il regrettera pourtant de ne pas y voir quelques lignes sur la nourriture, l'admirateur sera comblé.
Voilà, vous êtes prévenus. Mais, vous savez aussi que l' admirateur n'est jamais content.
Julius Marx