A qui peut-on s'adresser pour acquérir la sagesse? La question se révèle aujourd'hui d'une portée essentielle. Les Anciens sont discrédités. Platon est devenu un fourre-tout. Aristote vacille. Marc-Aurèle titube; Esope est plagié dans tout l'Indiana; Salomon est trop solennel; rien à extraire d'Epictète, même avec un pic.
On s'est aperçu que la fourmi (modèle d'intelligence et de labeur prôné dans les manuel scolaires depuis bien des années) n'était qu'une imbécile sénile qui perdait son temps en efforts futiles. La chouette se fait huer. Les assemblés des groupements Chautauqua ont abandonné leur vocation culturelle pour promouvoir le diabolo. Des vieillards à barbe grise rédigent des témoignages enthousiastes pour des vendeurs de produits garantissant la régénération des cheveux. Les almanachs édités par les quotidiens fourmillent d'erreurs typographiques. Les professeurs d'université sont devenus...
Mais nous ne citerons pas de nom.
Suivre des cours, se plonger dans les encyclopédies ou dans les anthologies remplies d'actions d'éclat ne nous apportera jamais la sagesse. Comme dit le poète: "La connaissance s'acquiert, mais la sagesse imprègne." La sagesse nous pénètre, sans que nous en soyons conscients, nous rafraîchit et nous profite. La connaissance est un torrent d'eau que l'on déverse sur nous avec un tuyau d'arrosage. Cela détruit nos racines. C'est donc la sagesse qu'il nous faut rechercher. Mais pour ce faire, il nous faut la connaissance. Si nous savons une chose, d'accord, nous la savons, mais le plus souvent nous ignorons si nous avons atteint la sagesse, et...
O'Henry
Le Summum du Pragmatisme
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