Un nouveau Montalbano, c'est comme le Beaujolais, Il faut absolument sacrifier au rite chaque année, histoire de vérifier s'il a toujours ce petit goût de banane ou ce magnifique bouquet de fruits rouges qui nous a fait si souvent perdre la tête dans le passé. D'autant plus que (si nos informations sont justes) il s'agit ici de l'avant dernier opus du Maître. Après dégustation, le fan constatera que ce roman là est particulier et pensera de suite que le critique ne peut absolument pas donner son avis sans dévoiler une partie de l'intrigue. Et puis, rassénéré, il se souviendra de ce texte Raymond Chandler, qu'il publiera en recommandant à ses lecteurs de le lire après le roman de Camilleri : Le cuisinier de l'Alcyon.
"La situation originale et le dénouement doivent avoir des mobiles plausibles. On doit y trouver les actes plausibles de personnages plausibles dans une situation plausible, en se souvenant que la vraisemblance est en grande partie une question de style. Cela interdit la plupart des fins truquées, et ces histoires où l'on prétend "boucler la boucle", et dans lesquelles le personnage le moins probable se révèle être le criminel, sans pour autant convaincre personne. Interdite également une mise en scène élaborée comme celle qu'imagine Agatha Christie dans Murder in the Calais Coach où le nombre de coïncidences nécessaires est si grand que personne ne peut vraiment y croire. Bien sûr ici comme partout la vraisemblance est une question d'effet, non de faits, et un écrivain réussira là où un autre moins doué va juste se rendre ridicule."
Raymond Chandler
Quelques remarques sur le roman de mystère
Lettres (Tome 1) 1949
Montalbano, je pense à vous !
Julius Marx
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