Ecoutez la voix intérieure de Georges
Bellanger, un jeune homme très perturbé qui vient d’assassiner sa deuxième
victime.
Bon Dieu me
dire ça à moi j’ai tout ce qu’il faut côté cul comme si je devais croire des
stupidités pareilles c’est pas parce qu’elle couche avec un pianiste à moitié
drogué et le reste pire encore qu’elle allait me faire avaler qu’elle voulait
pas baiser avec moi faire l’amour l’amououour comme elle disait avec sa voix de
chatte en chaleur et c’est bien vrai qu’elles sont toutes pareilles regarde Gin
c’était pareil elle voulait pas et pourtant une fois que c’est fait je me dis c’est
toutes des putes des demoiselles Lunoulautre avec un trou devant un trou derrière
et les pieds froids les pieds c’est ce qui refroidit le plus vite ce qui me rend fou c’est quand
elles se sauvent pire que si j’avais des puces et les cris et les cris pourquoi
crient-elles je déteste les cris je dois les faire taire et elles se débattent
quand elles sentent mon machin mon poids les écraser et qu’elles se débattent
en sifflant bon Dieu de bon Dieu je ne veux plus qu’elles s’arrêtent de bouger
comme ça alors je laisse passer un peu d’air juste ce qu’il faut c’est vrai que
Louise a un beau cul et juste là entre ce petit coin bon Dieu pourquoi elle ne
bouge plus mais qu’est-ce qui se passe dans mes yeux dans ma tête pour que
cette chose me vienne de plus en plus souvent maman a raison je devrais aller
voir le médecin surtout que ça peut mal finir et les pieds déjà froids c’est
les pieds qui refroidissent d’abord pourquoi elle bouge plus bouge bouge elle
aurait pas dû me dire j’ai tout ce qu’il faut côté cul ça excite un homme
normal maman dit que je suis normal seulement malade c’est pas un médecin que
je veux je veux Gin ou Louise ou Miquette toutes ces putes qui veulent pas de
moi c’est des mademoiselles Lunoulautre avec un trou devant un trou derrière
pourquoi t’as voulu crier Louise louise bouge Louise bordel de merde bouge.
Tito Topin
55 de fièvre (Folio
Policier)
Image: John Drew Barrymore le Lipstick-killer de While the City Sleeps ( Fritz Lang-1956)
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