mardi 3 octobre 2017

Monde des ténèbres






Le soleil mourait à l’ouest et son sang tachait le ciel. J’aurais pu être poète, pensa-t-il. Ecrivain. Mais c’eût été gâcher, grandement gâcher son talent. La vie d’un écrivain est courte, limitée à celle du papier sur lequel ses paroles sont inscrites, et à la capacité de mémoire de ses lecteurs. Le papier est friable et tombe bientôt en poussière, et les vers mangent la mémoire des hommes.
Et qui mange les vers ?
Robert Bloch
Night-World (Monde des ténèbres)
Traduction Jean-Patrick Manchette

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