C’est
justement dans la mesure où je porte un amour très grand à des
formes du passé- non seulement la grande littérature, non seulement
le polar, non seulement le cinéma fier de lui-même, celui de Vidor
ou Dovjenko ou cent autres, mais tout l’art,
tout de qui pouvait être la part sublime de la vie, et abstraite
d’elle,dans d’autres époques- c’est justement dans cette
mesure que je n’aime ni l’art moderniste qui veut se rapprocher
de la vie, ni les distractions creuses à quoi je collabore faute de
mieux, ni la vie elle-même, devenue entièrement misérable.
Ca
va s’arranger peut-être. Mais on versera beaucoup de sang.
Approchant de la quarantaine, l’idée que beaucoup de sang va être
versé, pendant un temps indéterminé, ne m’emplit pas
d’enthousiasme.
Sauf
quelquefois, la nuit, en rêve.
Jean-Patrick
Manchette
Cinématographe
n°63
« Le
Film noir français »
Décembre
1980
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