lundi 21 mai 2018

Petit rappel



Ils dorment.
Massacrés par la chaleur
vaincus par le tempo brut
de la ville-monstre à l’haleine fétide.
Ils dorment.
Là, sur ce trottoir,
ce muret écroulé
dans la benne de cette camionnette
ou abandonnés,
 vieux pantins aux vêtements déchirés,
contre le tronc d’un flamboyant.
Ils dorment.
Avec les mouches tenaces et obstinées
pour seules compagnes.
Ils dorment.
En rêvant de ce fichu crépuscule,
de la lune scintillante,
de leur Dieu sans visage
de leurs maîtres, et bien sûr,
du Paradis doré.
Ils dorment.
Et le jour devient nuit.
Julius Marx


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