mardi 11 décembre 2018

Un sacré vieux film !


Ramené une bonne vingtaine de polars de France. Un à un, il me tombe des mains (j'adore cette expression si juste). Il faut dire que je conserve précieusement un Ed Mc Bain et deux Winslow pour la fin. Je suis comme le type qui mange des asperges et garde les têtes dans un coin de son assiette pour les déguster à la fin. Ces auteurs ne sont que des auteurs de littérature blanche déguisés en méchants. De pénibles imitateurs de Jim Harrison qui ne font que gâcher des lignes et des lignes pour nous parler du ciel et de la nature. Et surtout, pas une vraie scène de violence digne de ce nom. Consternant et très énervant. Il y a tout de même des surprises, heureusement (pour le moment une seule) ce jeune auteur qui ne renouvelle pas le genre mais qui sait écrire. Pas une description du ciel depuis le début de ma lecture et déjà trois morts et un kidnapping, et j'en suis à la page 100 ! Un petit extrait (ce sont trois détectives privés qui discutent).

" Je me souviens de Bogart en Spade, dit Joe en interrompant mes pensées. J'étais gamin quand je l'ai vu pour la première fois, et j'ai quelques années de plus que vous. C'est un sacré vieux film. Comment s'appelle le mec qui a écrit le bouquin?
-Dashiell Hammett.
Kinkaid et moi répondîmes à l'unisson, ce qui nous fit tous rire.
-Qu'y avait-il donc de si fascinant dans cette histoire? dis en m'interrogant tout haut. C'est vrai quoi, le film était plutôt bon et Bogart était génial, mais, pour ce qui est de l'intrigue, je ne vois pas. Comment ce film a-t-il pu devenir un classique? Quand je pense que le bouquin est toujours en vente soixante-dix ans après.
-C'est la fin du film qui en a fait un classique, dit Kinkaid. L'idée que pour Spade la loyauté envers son associé est plus importante que l'argent ou l'amour. Il n'aime pas beaucoup son associé (il couche même avec sa femme), mais il a quand même cette loyauté…"

Michael Koryta
Tonight I said Goodbye
(La Mort du Privé)

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