Le rythme
est infernal.
Il faut
visiter, toujours visiter.
Apprécier, s’extasier,
se recueillir.
Mais surtout,
expliquer.
Pourquoi ce
symbole, ce signe, cette couleur ?
Donner un
nom, une dynastie, une date.
Marcher.
Eviter les marchands du temple
les amateurs de photos "j'y étais"
les japonais avec leurs drôles de chapeaux
et leurs
femmes enveloppées dans leurs voilages,
fins nuages de sucre rose autour du bâton de la
barbe à papa.
Midi
J’abdique.
Je ne veux
plus faire partie du groupe
revenir rouge pivoine
comme la
plupart des visiteurs.
L’homme de
la sécurité ne comprend pas.
Inquiet, il
me propose un thé.
Je refuse,
mais accepte sa chaise.
Difficile de
ne pas fixer
l’arme qu’il
porte à la ceinture.
Après le
bavardage habituel
(quel pays,
quelle situation de famille)
Il veut m’emprunter
mon stylo.
Une chaise
contre un stylo
Le prix de
ma capitulation.
Les temples
égyptiens m’embêtent profondément. Est-ce que ça va devenir comme les églises
en Bretagne, comme les cascades dans les Pyrénées ? Ô la nécessité !
Faire ce qu’il faut faire ; être toujours, selon les circonstances (et
quoique la répugnance du moment vous en détourne), comme un jeune homme, comme
un voyageur, comme un artiste, comme un fils, comme un citoyen, etc., doit
être.
(Flaubert-Voyage
en Egypte- (1849-1850)
De retour
Le Nil, le bateau.
La contemplation
L’eau du Nil
est toute jaune, elle roule beaucoup de terre, il me semble qu’elle est comme
fatiguée de tous les pays qu’elle a traversés et de murmurer toujours la
plainte monotone de je ne sais quelle lassitude de voyage. Si le Niger et le
Nil ne sont qu’un même fleuve, d’où viennent ces flots ? Qu’ont-ils vu ?
Ce fleuve-là, tout comme l’océan, laisse donc remonter la pensée jusqu’à des
distances presque incalculables ; et puis ajouter par là-dessus l’éternelle
rêverie de Cléopâtre, et comme un grand reflet de soleil, le soleil doré des Pharaons.
(Flaubert-Voyage
en Egypte- (1849-1850)
Et puis, rêver
Enfin.
Julius Marx
(A suivre)
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