vendredi 14 octobre 2016

Octopus's Garden







Le désert.
Trois jours sur un océan immobile et silencieux
à se laisser porter par les vagues de sables
pour  finir par échouer dans un paysage maternel,
un peu comme ce jardin de la pieuvre,
où personne ne viendra jamais nous déranger.




Déambulatoire
Le vieillard se tient appuyé sur son déambulatoire. Il faudrait trouver un adjectif beaucoup plus fort que rafistolé pour qualifier l’objet. Pour me saluer, il hoche légèrement la tête. J’ai la curieuse et gênante impression qu’il n’a jamais ôté ces vêtements qui lui collent à la peau. Il est totalement immobile, la bouche grande ouverte, comme s’il voulait annoncer à tous les passants que la mort l’avait déjà emporté.

Homard
Sur l’étalage du poissonnier, je remarque tout de suite trois homards en plastique d’un rouge exagéré. Lorsque le vendeur se présente, je lui désigne l’un des crustacés. Il l’attrape tout de suite, sans vraiment réfléchir. Puis, tout d’un coup, il se « réveille », ouvre de grands yeux et m’explique qu’on ne peut pas acheter cet animal. A mon sourire, il comprend que j’ai simplement voulu m’amuser un peu à ses dépens. Les réactions de ce peuple de lassitude seront toujours un mystère pour moi.

Meeting
Une cour d’école. Je ne vois pas les enfants ni leur animateur. Mais, le son est si puissant que toute la rue participe à la fête. Le Maître harangue la foule des enfants à la manière de l’oncle Adolph au congrès de Nuremberg. Les gamins répondent à leur chef en criant comme des manifestants en colère. Je frissonne.

Octopus’s Garden

C’est vrai que l’on est toujours mieux, sous la mer, dans le jardin d’une pieuvre.




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