Le désert.
Trois jours sur
un océan immobile et silencieux
à se laisser
porter par les vagues de sables
pour finir par échouer dans un paysage maternel,
un peu comme ce jardin de la pieuvre,
où personne ne viendra jamais nous déranger.
un peu comme ce jardin de la pieuvre,
où personne ne viendra jamais nous déranger.
Déambulatoire
Le vieillard
se tient appuyé sur son déambulatoire. Il faudrait trouver un adjectif beaucoup
plus fort que rafistolé pour qualifier l’objet. Pour me saluer, il hoche
légèrement la tête. J’ai la curieuse et gênante impression qu’il n’a jamais ôté
ces vêtements qui lui collent à la peau. Il est totalement immobile, la bouche
grande ouverte, comme s’il voulait annoncer à tous les passants que la mort l’avait
déjà emporté.
Homard
Sur l’étalage
du poissonnier, je remarque tout de suite trois homards en plastique d’un rouge
exagéré. Lorsque le vendeur se présente, je lui désigne l’un des crustacés. Il
l’attrape tout de suite, sans vraiment réfléchir. Puis, tout d’un coup, il se « réveille »,
ouvre de grands yeux et m’explique qu’on ne peut pas acheter cet animal. A mon
sourire, il comprend que j’ai simplement voulu m’amuser un peu à ses dépens. Les
réactions de ce peuple de lassitude seront toujours un mystère pour moi.
Meeting
Une cour d’école.
Je ne vois pas les enfants ni leur animateur. Mais, le son est si puissant que
toute la rue participe à la fête. Le Maître harangue la foule des enfants à la
manière de l’oncle Adolph au congrès de Nuremberg. Les gamins répondent à leur
chef en criant comme des manifestants en colère. Je frissonne.
Octopus’s Garden
C’est vrai
que l’on est toujours mieux, sous la mer, dans le jardin d’une pieuvre.
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