-Pour
que ça marche. Tu ne comprends pas ?Il y a un plan, mais c’est
toi qui devrait le
transposer dans la réalité, l’adapter aux
gens, aux lieux, à tout, quoi. Tu serais le
« auteur ».
Il
l’observa un instant.
-Je
serais le quoi ?
-J’ai
lu un article dans une revue. Une théorie sur le cinéma.
-
Une théorie sur le cinéma…
-C’est
la théorie du « auteur »... C’est du français. Ca
veut dire écrivain.
Les
bras lui en tombèrent :
-Qu’est-ce
que j’ai à foutre avec le cinéma ?
-Ne
me crie pas après, John. J’essaie de t’expliquer ; l’idée
c’est que…
-Je
ne crie pas !
Il
commençait à sentir la moutarde lui monter au nez.
-D’accord,
tu ne cries pas. l’idée c’est que, dans un film, l’ écrivain
n’est pas vraiment
l’écrivain. Le véritable écrivain c’est
le metteur en scène, parce qu’il part de ce qu’à
écrit
l’écrivain et en fait quelque chose avec les acteurs, les décors,
et tous ces trucs-là…
-L’écrivain
n’est pas l’écrivain…
-C’est
ça. C’est la théorie.
-Tu
parles d’une théorie !
-Donc,
ils appellent le metteur en scène le « auteur »,
expliqua-t-elle, parce que ça veut
dire écrivain en français.
-Je
ne sais pas de quoi on parle, dit-il, mais je crois que je suis en
train de m’y laisser
prendre. Et pourquoi ils utilisent le terme
français dans le cinéma ?
-Je
ne sais pas. Ca fait plus chic, sans doute. Comme « chifferobe ».
-Comme
quoi ?
Donald
Westlake
Jimmy
the Kid
(V’là
aut’chose!)
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