mardi 27 octobre 2020

Le masque grimaçant de la littérature




Mon roman La Ruche, premier livre de la série Chemins incertains, n'est qu'un pâle et modeste reflet, qu'une ombre de la réalité quotidienne, de l'âpre, tendre et douloureuse réalité.
Ils mentent, ceux qui veulent déguiser la vie à l'aide du masque grimaçant de la littérature. Le mal qui ronge les âmes, ce mal qui porte autant de noms qu'on veut bien lui en donner, ne saurait être combattu par les compresses du conformisme ni les cataplasmes de la rhétorique et de la poésie.
Mon roman ne veut être qu'une image de la vie, racontée fidèlement sans réticences, sans tragédies extraordinaires, sans charité, comme la vie s'écoule, exactement comme la vie s'écoule ni plus-ni moins. que nous le voulions ou non. La vie est ce qui vit-en nous ou hors de nous; nous, nous n'en sommes que le véhicule, l'excipient comme disent les pharmaciens.
Camilo José Cela
Note pour la première édition de La ruche

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