A Dahab,
tout le monde regarde en direction de la mer et finit toujours par plonger,
même le désert vient s’y tremper les pieds. Tout n’est qu’une question de
temps.
De l’autre
côté, on peut apercevoir le désert d’Arabie Saoudite. Remarquant mon regard
qui fixe les monts émergeant de la brume, le patron des bateaux à fonds vitrés spécialement aménagés pour admirer les récifs de corail, qui me suit depuis un
bon quart d’heure déjà, me glisse à l’oreille en souriant : « là-bas
aussi, c’est : Allah est grand ».
Le village
touristique est un ensemble de boites (trois faces grises invisibles, une face
multicolore, recouverte d’inscriptions ou de dessins baroques, qui s'exhibe
sans retenue.) Qu’importe si l’alignement
n’est pas vraiment d’une rigueur extrême, le principal, c’est toujours de faire
face à la mer. Les employés des restaurants, des boutiques de souvenirs ou des
agences de voyages, tentent inlassablement d’harponner le chaland. Le jeu du
chat et de la souris avec le visiteur débute dès tôt le matin et se poursuit
jusqu’à une heure avancée de la nuit.
Pour séduire
la colonie de plongeurs qui lui rend visite, Dahab s’est travestie en village
anglais. Ces pacifiques plongeurs, en
majorité britanniques, sont aussi filiformes et échevelés que les palmiers
(a
little bit windy, you know.)
Ils sont obsédés, comme des ruminants par l’herbe,
par les grands fonds marins. J’avoue avoir beaucoup de mal à partager cette
passion, moi qui éprouve déjà tant de peine à comprendre ce qui se passe à la
surface. Le soir venu, une grande majorité troque sa bouteille d’oxygène contre
une canette de bière. Dahab est douceur. Ici, la nuit ne donne aucun conseil.
Une mouche a
réussi à s’introduire dans ma chambre. Dans cette contrée isolée, elles se
montrent plus vives et encore plus rapides que leurs consoeurs de la capitale.
Des rebelles: très bien, j’ai la patience qu’il faut.
Julius Marx
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