Le vent, et c’est le remue-ménage général. Pire que le plus véreux des
flics ! Il entre par effraction, veut tout savoir, tout maîtriser. Il bouscule,
frappe ! Les marques de coups ? et alors ?
Petits oiseaux gris cendrés à la tête noire et blanche. Leurs pattes, un
simple trait de crayon noir, même pas feutre. Pourquoi sont-ils toujours
solitaires ? Le vent vient glisser sa main légère sous leur poitrail.
Leurs plumes se soulèvent. Ils ont l’air de porter une écharpe. Une écharpe de
vent ? Oiseaux poètes.
Le vieil homme est assis sur un mètre carré de pelouse. La tête en
serviette-éponge. Une momie décharnée, un cadavre avec les yeux ouverts,
remplis de résignation triste. Il regarde celui qui court, là, devant lui, l’homme
fluo, celui qui veut souffrir, chaque vendredi matin. Il voit, il ne cherche
même pas à comprendre.
Femmes de foulards, enveloppées, prêtes à être expédiées. Import/ export.
Bientôt étranglées par leur foulard comme Isadora Duncan.
Il semble que je sois arrivé à un âge où l’on doive se satisfaire de son
passé. Curieusement, ce sont mes erreurs, mes lâchetés, mes faux-pas, qui
défilent dans ma tête.
Ma bouche devient sucrée.
Julius Marx
Le Caire-Décembre 2016
photo : Manuel Aguilar
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire