samedi 17 décembre 2016

Cairo Diario



Le vent, et c’est le remue-ménage général. Pire que le plus véreux des flics ! Il entre par  effraction,  veut tout savoir, tout maîtriser. Il bouscule, frappe ! Les marques de coups ? et alors ?

Petits oiseaux gris cendrés à la tête noire et blanche. Leurs pattes, un simple trait de crayon noir, même pas feutre. Pourquoi sont-ils toujours solitaires ? Le vent vient glisser sa main légère sous leur poitrail. Leurs plumes se soulèvent. Ils ont l’air de porter une écharpe. Une écharpe de vent ? Oiseaux poètes.

Le vieil homme est assis sur un mètre carré de pelouse. La tête en serviette-éponge. Une momie décharnée, un cadavre avec les yeux ouverts, remplis de résignation triste. Il regarde celui qui court, là, devant lui, l’homme fluo, celui qui veut souffrir, chaque vendredi matin. Il voit, il ne cherche même pas à comprendre.

Femmes de foulards, enveloppées, prêtes à être expédiées. Import/ export. Bientôt étranglées par leur foulard comme Isadora Duncan.

Il semble que je sois arrivé à un âge où l’on doive se satisfaire de son passé. Curieusement, ce sont mes erreurs, mes lâchetés, mes faux-pas, qui défilent dans ma tête.


Ma bouche devient sucrée.

Julius Marx
Le Caire-Décembre 2016
photo : Manuel Aguilar

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