Dope in-croy-ya-ya-yable, grâce
incroyable, à lui coller frissons et picotis sur toute la peau. Elle lui donne
envie de faire l’amour. Super le pied, de l’air qui lui donne envie de
faire l’amour. O dégrafe son jean, laisse glisser ses doigts et commence à
accorder sa mélodie.
Chon ne changera jamais, songe O-
alors même qu’elle est quasiment au-delà de toute pensée, entre la super-dope d’un
côté et son petit bouton qui bourgeonne-, il préférerait rester assis à dévorer
des yeux du sexe pixellisé plutôt que de sauter une vraie femme allongée à
portée de doigts en train de chevaucher sa main.
-Viens me baiser, s’entend-elle
lui dire.
Chon se lève de son fauteuil,
lentement, comme si c’était une corvée. Se plante au-dessus d’elle et l’observe
pendant quelques secondes. O aimerait bien le choper d’un geste pour le tirer
sur elle mais elle a une main occupée et l’effort est trop grand, comme si Chon
était trop loin. Finalement, au bout du compte, il se débraguette et
ouais, constate-elle, mister blasé trop cool pour le lycée, toi le maître zen
détaché, t’es dur comme le diamant.
Il démarre tout en maîtrise, froid
comme de la glace, l’air dégagé, comme si sa bite était une queue de billard et
qu’il alignait les coups puis, au bout d’un moment, il commence à la bourrer à
la hargne, pan pan pan, comme s’il lui tirait dessus. Et à chaque coup
de rein, les frêles épaules de O s’enfoncent dans l’accoudoir du canapé.
A la piler de sa queue, les
hanches en bélier, il cherche à se vider la guerre du corps et de la tête, à
croire qu’il réussira à en chasser les images par un trop-plein de baise, à
croire que toutes ces visions abominables jailliront en lui en même temps que
la giclée de son foutre (un orgasme guerrier ?), mais ça n’arrivera pas c’est
en pure perte même si O de son côté fait de son mieux cambre les reins lance
ses propres hanches et rue comme si elle voulait l’éjecter de sa grotte moussue
des mers du Sud cet envahisseur mécanique occupé à abattre sa forêt tropicale
sa jungle humide et moite.
Tout en lâchant…
Oh, oh, oh.
Oh, oh, ohhhhh…
O !
Don Winslow
Savages
image: Woody Harrelson in No country for old men (Coen-Bros-2007)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire