vendredi 16 décembre 2016

Le polar Est Amour (29)





Dope in-croy-ya-ya-yable, grâce incroyable, à lui coller frissons et picotis sur toute la peau. Elle lui donne envie de faire l’amour. Super le pied, de l’air qui lui donne envie de faire l’amour. O dégrafe son jean, laisse glisser ses doigts et commence à accorder sa mélodie.
Chon ne changera jamais, songe O- alors même qu’elle est quasiment au-delà de toute pensée, entre la super-dope d’un côté et son petit bouton qui bourgeonne-, il préférerait rester assis à dévorer des yeux du sexe pixellisé plutôt que de sauter une vraie femme allongée à portée de doigts en train de chevaucher sa main.
-Viens me baiser, s’entend-elle lui dire.
Chon se lève de son fauteuil, lentement, comme si c’était une corvée. Se plante au-dessus d’elle et l’observe pendant quelques secondes. O aimerait bien le choper d’un geste pour le tirer sur elle mais elle a une main occupée et l’effort est trop grand, comme si Chon était trop loin. Finalement, au bout du compte, il se débraguette et ouais, constate-elle, mister blasé trop cool pour le lycée, toi le maître zen détaché, t’es dur comme le diamant.
Il démarre tout en maîtrise, froid comme de la glace, l’air dégagé, comme si sa bite était une queue de billard et qu’il alignait les coups puis, au bout d’un moment, il commence à la bourrer à la hargne, pan pan pan, comme s’il lui tirait dessus. Et à chaque coup de rein, les frêles épaules de O s’enfoncent dans l’accoudoir du canapé.
A la piler de sa queue, les hanches en bélier, il cherche à se vider la guerre du corps et de la tête, à croire qu’il réussira à en chasser les images par un trop-plein de baise, à croire que toutes ces visions abominables jailliront en lui en même temps que la giclée de son foutre (un orgasme guerrier ?), mais ça n’arrivera pas c’est en pure perte même si O de son côté fait de son mieux cambre les reins lance ses propres hanches et rue comme si elle voulait l’éjecter de sa grotte moussue des mers du Sud cet envahisseur mécanique occupé à abattre sa forêt tropicale sa jungle humide et moite.
Tout en lâchant…
Oh, oh, oh.
Oh, oh, ohhhhh
O !
Don Winslow

Savages
image: Woody Harrelson in No country for old men (Coen-Bros-2007)

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