mercredi 7 décembre 2016

Profites-en tant que tu peux





A la fin de l’été dernier, assis sur un banc devant ce snack lors d’un après-midi caniculaire, il reluquait huit pom-pom girls légèrement vêtues qui répétaient leurs mouvements. Il aurait dû se sentir gêné, mais ce n’était pas le cas. Il vivait une expérience trop forte pour penser à partir sur-le-champ. Un temps, Janis Joplin avait été sa chanteuse préférée, et il repensa à sa chanson, Get it while you can, « profites-en tant que tu peux ». Quand elles partirent, l’une d’elles agita la main vers lui et il eut  du mal à comprendre le sens de ce geste. Il ne signifiait peut-être rien. Elle connaissait probablement la lubricité des vieux, mais c’était louche. Peut-être était-elle tout simplement sympa ? Au lycée, deux des quatre pom-pom girls étaient de superbes salopes qui voulaient se marier au plus vite, alors que les deux autres étaient de vraies saintes nitouches tout aussi désireuses de convoler le plus rapidement possible. Quand il les revit quelques années plus tard, elles lui firent l’impression d’avoir mangé trop de pancakes après la messe, selon une tradition qu’on ne saurait enfreindre. Aucun de leurs époux n’avait réussi, pourtant toutes restèrent mariées et eurent beaucoup d’enfants.
Jim Harrison
The Big Seven

(Péchés capitaux

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