jeudi 17 octobre 2013

Une petite joie esseulée

Pendant le long week-end de l'Aïd, après le bain dans une mer de couleur jade, il est encore possible de vivre un instant de liberté. Oh! pas grand-chose, juste en partageant un repas à l'ombre d'un olivier qui, dit-on, a été planté pendant la période punique.






 Et puis, voyez comme les choses sont bien faites, le soir, dans ma chambre , je lis ce texte :
"A la façon des abeilles quêteuses et rassembleuses de miel, nous tirons de toutes choses ce qu'elles ont de plus doux et nous l'en bâtissons. Et même, nous commençons par l'insignifiant, ce qui est de nulle apparence (pourvu seulement qu'il procède de l'amour).
Par le travail tour à tour et le repos, avec un silence ou une petite joie esseulée, avec tout ce que nous faisons seuls, sans associés, sans aides, nous commençons celui qu'il ne nous sera pas donné de voir dans notre vie, pas plus que nos ancêtres n'ont pu nous voir durant la leur.
Et pourtant ils sont en nous, ces antiques disparus, ils y sont assise profonde, et poids sur notre destin, sang qui murmure, traits et gestes venus du fond des temps."
Rainer Maria Rilke
Lettres à un jeune poète.

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