dimanche 7 juin 2015

Au petit matin

                              


C’est au petit matin qu’il faut entrer au Caire.
A l’heure où les routes  bouillonnantes 
dévalent toutes comme des torrents furieux
vers le grand Nil paresseux.
Pris dans les filets d’un embouteillage
qui sent la cannelle
nous avons enfin le temps
de regarder autour de nous.
Un homme ? Une forme indistincte
crasseuse, sans vie apparente
allongée sur un muret croulant
 sous une pile de cartons.
Au-dessus, des lanternes colorées
que l’on va allumer pendant le ramadan
lui offrent un enterrement royal.
Et puis, l’impression de s’enfoncer
dans un gouffre.
Le tumulte
de nouveau.


Julius Marx
(Le Caire-2015)

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