Voir de près
la pyramide est impossible, aussi longtemps qu’on se tient à l’intérieur de son
ombre portée ; la voir de loin, en revanche, est illusoire, car alors elle
ne révèle point sa véritable image ; on ne saurait mesurer au coup d’œil la
hauteur de la pyramide, une telle tentative se heurtant nécessairement à l’angle
d’inclinaison de l’édifice ; la construction est trop monumentale pour être envisagée d’un seul
bloc, en sorte que l’observateur, à quelque distance qu’il se tienne, où qu’il
porte son regard, ne peut appréhender qu’une portion du tout.
Il s’est
posté aux endroits les plus éloignés, certains en surplomb comme les collines
de Muqattam, les hauteurs de Fustât ou la rive orientale du Nil. Pour chaque
emplacement, il a réitéré l’expérience à différents moments de la journée,
toujours dans les mêmes conditions. A chaque fois, la pyramide arborait une
apparence différente, pis, le spectacle qui s’offrait à lui semblait varier
entre le début de l’expérience et son achèvement.
« Tout
est question de perspective, tout est question de perspective. »
Gamal Ghitany
Pyramides
Traduction
Khaled Osman
Sinbad
(Actes Sud)
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