samedi 1 février 2014

Le titre n'est RIEN



.... mais que la porte s'ouvre enfin comme la première page d'un livre
ta chambre pleine d'indomptables d'amoureuses coïncidences tristes ou gaies
je couperai en tranches le long filet du regard fixe
et chaque parole sera un envoûtement pour l'oeil et de page en page
mes doigts connaîtront la flore de ton corps et de page en page
de ta nuit secrète étude s'éclaircira et de page en page
les ailes de ta parole me seront éventails et de page en page
des éventails pour chasser la nuit de ta figure et de page en page
ta cargaison de paroles au large sera ma guérison et de page en page
les années diminueront  vers l'impalpable souffle que la tombe aspire déjà
Tristan Tzara
L'Homme approximatif
(extrait)
Poésie/ Gallimard

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