vendredi 11 avril 2014

Sulmona



Un beau matin.
Ciel clair, et l'on cherche, en vain,
un nuage égaré.
La route se tortille entre les pins parasols,
d'une forêt calme et oubliée.
Sur notre chemin, des vieilles femmes voûtées,
petites flammes sombres, marchent sur le bas-côté.
Nous plongeons au fond de la vallée.
Le marché. Grand jour de deuil.
Colonnes montantes et descendantes,
de fourmis affairées.
Des marchands, aussi loin que notre champ de vision.
Balances antiques, fagots de basilic, fruits du soleil.
L'air embaume le pain chaud et des senteurs encore
 à découvrir.
Le charme de l'opéra italien.
A l'heure où le grand maître devient trop présent,
nous fuyons les terrasses pour le calme conventuel
d'une salle aux rideaux clos.
Tortellini al brodo (1)
une pointe de citron,
Rappelez-vous, les filles :
ne jamais demander de pain.
Souvenirs de cet après-manger,
les devantures brillantes,
qui éclatent de couleurs vives,
sous une pluie de confetti,(2)
des touristes qui photographient un âne,
la fille devant la boutique qui ressemble à la Volpina.
un autre, avec  le nez du poète.(3)
Sur la place, la lumière est devenue tendre,
les fourmis ont disparues,
pourquoi faut-il que l'on sorte sa montre?
Sulmona,
la vie, sans plus.
Julius Marx

(1) Au bouillon
(2) Spécialités locales. Dragées (confetti en italien) de toutes les couleurs
(3) Le nez d'Ovide, né à Sulmona, et que l'on surnommait "Naso" ( le nez)

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