mercredi 16 novembre 2011

Dreams


On pense généralement que la parole des créateurs, artistes et hommes de réflexions ne fait pas le poids face à celle du Stock Exchange."Les rêveurs" n'ont aucune idée de la réalité de ce monde!  Pourtant, il semblerait que les misères de l'Europe et  l'amer constat du délabrement  total de la société  dite "libérale"  laissent enfin apparaître une lueur d'espoir, une conscience nouvelle.
J'apporte ma modeste contribution à la journée mondiale de protestation du 17 novembre avec ce texte d'Eric Ambler. Comme ses illustres prédécesseurs : London, Orwell et les autres, Ambler écrit ce texte fort et visionnaire en 1940, avant ce qu'il est convenu d'appeler l'apocalypse.
"Dans une civilisation mourante, le prestige politique n'appartient pas  au profond diagnosticien mais à l'habile charlatan. C'est la distinction accordée à la médiocrité par l'ignorance. Il reste cependant un prestige d'une dignité pathétique : celui du leader libéral d'un parti d'extrémistes en conflit. Sa dignité est celle des hommes condamnés. Car, que les deux extrêmes s'entre-détruisent ou que l'un l'emporte, il est voué soit à la haine du peuple soit au martyre."
Mais, c'était inutile de chercher une explication en terme de Bien et de Mal. Ces abstractions appartenaient à un autre âge. Les Bonnes Affaires et les Mauvaises Affaires étaient les dieux de la nouvelle théologie.Dimitrios n'était pas malfaisant. Il était logique, rationnel, aussi logique et rationnel que la préparation de la prochaine guerre, que la politique de force, que les bombardiers et les panzerdivisionen. La logique de Michel-Ange, de Beethoven, d'Einstein, ne faisait pas le poids en face de l'autre logique, celle du Stock-Exchange Year Book et de Mein Kampf.
Eric Ambler  Le masque de Dimitrios

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