mardi 7 février 2012

Adieu Cosmo


En 1976, John Cassavetes écrit et réalise "Meurtre d'un bookmaker chinois" avec Ben Gazzara.
En 2011, Nicolas Winding Refn réalise "Drive" d'après un court roman de James Sallis.
Dans le film de Cassavetes, Ben Gazzara (Cosmo Vitelli)  est le patron d'une boite de strip-tease à Los Angeles. Le boss aime beaucoup son job et les membres de son personnel : filles, animateurs, serveurs et portiers. John Cassavetes aime aussi  ses personnages. Il prend donc le temps nécessaire de nous parler d'eux. Ensuite, il s'occupe de son personnage principal en lui collant une caméra sur l'épaule. Puis, les ennuis débutent car les méchants trouvent inimaginable et pour tout dire totalement incohérent que l'on puisse s'aimer comme ça. Le boss rassure son personnel : il va s'occuper personnellement du problème. Mais,il comprend assez vite que le but du jeu n'est pas seulement la survie d'une petite boite de strip, c'est de la survie d'un monde,de leur monde dont il s'agit. La lutte est inégale mais Cosmo n'a pas le choix. Cassavetes film l'affrontement en laissant clairement deviner de quel côté il se positionne. John Cassavetes est un auteur. Les scènes sont donc toutes construites (écrites et jouées) en prévision du duel final qui aura bien lieu. Le spectateur participe au combat car  il aime les filles de Cosmo et le monde qu'elles représentent autant que Cosmo lui même. Le résultat est un film élégant, intelligent et bougrement rempli d'émotion.
Dans le film de Winding Refn, le chauffeur (personnage principal) n'a rien à sauver. Des personnages qui l'entourent nous ne savons pratiquement rien. Winding Refn a confié la réalisation de son film à son chef opérateur, le montage et les effets spéciaux à un spécialiste de la maison Hal et l'écriture du scénario à son petit neveu de 11 ans. Winding Refn se sent probablement très bien dans son époque, il pense qu'un acteur qui ne parle pas, une caméra qui ne trouve jamais véritablement sa place, des second rôles au physique ingrat et une musique trop présente suffisent largement  pour remplir victorieusement son contrat.
Winding Refn a raison. Qui se soucie encore aujourd'hui d'émotion? Le monde de Cosmo Vitelli est bel et bien mort.
Adieu Cosmo.
Julius Marx

1 commentaire:

  1. Très cher Marxounet,
    Ah ben je vous jure monsieur le baron, les coincidences c'est dingue. Un collègue m'avait dit qu'il avait apprécié le film de Refn. A cause du FBI, j'ai mis du temps à le trouver. Pas plus tard que dimanche dernier, madame et moi on se pose les popotins dans le sofa et on lance pour le "Mouvie".
    Au début, je me suis posé des questions, mais qu'est-ce donc que cela, que se passe t-il, que ne se passe t-il pas ? A cause de son cure dent, je pensais à des olives. Une légère torpeur m'envahissait, mes yeux de cadre se fermant en raison d'une digestion de raclette difficile. Tout de suite ce personnage principal, je l'ai trouvé chelou de chez chelou, Il sentait un peu le psychopathe. Bref on roupille, et le grand guignol arrive. La salle de bain, le marteau, l'ascenseur. EUh comment dire je suis sorti à l'ascenseur. Extinction du mouvie. Je suis d'une nature sensible et ce genre de scène m'ennuie profondément. Franchement, j'en arrive à regretter reservoir dogs
    A bientôt

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