mercredi 4 avril 2012

Des nouvelles de nos amis d'Isola


Dans la ville d' Ed Mc Bain ; Isola, il semble que le climat se dégrade sévèrement (je parle du climat social pas de la météo off course).
Roman après roman, on sent la ville et ses habitants totalement dépassés par les évènements.
Dans Branle-bas au 87, nous assistons à une sorte d'apothéose. Ne n'invente pas, lisez plutôt ces quelques lignes extraites des toutes premières pages :
"Trois hommes, deux adolescentes et un bébé gisaient dans le fossé. L'une des filles serrait l'enfant dans ses bras. Carella ne se détourna que lorsqu'il aperçut le bébé. Jusqu'alors, ce n'avait été qu'un assassinat comme tant d'autres, plus macabre peut-être, mais il faut bien affronter tous les crimes sous peine de ne plus pouvoir en affronter aucun. A la vue du bébé mort, il sentit une brève douleur, comme un coup de poignard derrière les yeux."
Puis, l'enquête se déroule avec la traditionnelle narration éclatée, qui divise le récit en séquences  proches de séquences cinématographiques pour aboutir enfin à la solution.
Mais, passons sur la forme, c'est bien  le fond qui prime dans ce roman là.
Ainsi, lorsque tout ou presque est enfin résolu, nous pouvons lire ces dernières lignes :
"Meyer Meyer, qui avait croisé Nesbitt et les policiers qui l'escortaient dans l'escalier, entra dans la pièce, enleva son pardessus et son chapeau et demanda :
-Qui c'était?
-C'était le président, répondit Carella. Et en bas, nous avons toute une cage remplie de ses adeptes. Et Broughan, du 101e, a coffré deux autres gangs. Ils étaient trop nombreux pour tenir dans un seul commissariat.
-Ah ouais? fit Meyer. Et lui, qu'est-ce qu'il a fait?
-Il a mit fin à la guerre, dit Carella.
-D'où viens-tu, toi? lui demanda Kling.
-Moi, j'ai été invité à dîner par un écrivain.
-A dîner? Kling leva les yeux vers la pendule ; il était onze heures vingt.
-A dîner,oui. Dans un restaurant très chic. Et ensuite nous nous sommes baladés sur Hall Avenue pendant que je lui exposais mon point de vue sur les relations entre la télévision et les actes de violence.
-Qu'est-ce que tu lui as dit? demanda Carella.
-Je lui ai dit qu'il existait dans ce pays des influences bien plus néfastes que celle de la télévision. Je lui ai dit que si quelqu'un cherchait des héros violents à imiter, il pouvait en trouver autant qu'il voulait autour de lui sans avoir besoin d'allumer la télévision.
-Tu pensais à qui, au juste? demanda Carella."
Très bonne question, très actuelle. Vos réponses dans la case commentaire.
Julius Marx


Ed Mc Bain 
Branle-bas au 87 (Hail to the Chief)
Série Noire N° 2484

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