vendredi 21 septembre 2012

A day in Tunisia


Julius est songeur.
Il pense à son oncle Charlie, là-bas, en Europe. Il le remercie d'avoir semé la pagaille dans sa vie, et il peste contre sa putain de famille.
Il pense à la consigne de l'ambassade de France qui ressemble à une bonne blague : "évitez  de passer devant une mosquée les prochains jours" et il sourit.
Il pense qu'avec le black-out, la rumeur va revenir, qu'il s'agit d'un phénomène naturel, un peu comme le sirocco, et il soupire.
Il pense aux images de façades calcinées, de pillages. Il se dit qu'il n'aimerait pas revoir ça et, il ouvre la fenêtre pour faire entrer le soleil.
Il pense qu'il est peut-être grand temps de faire ses valises, même si, pour lui, ce simple geste signifie abdication, et il ferme la page de la compagnie aérienne qu'il vient d'ouvrir sur son ordinateur.
Il pense à sa sortie du matin. Ignorant les sages conseils de ceux qui sont retranchés derrière leurs barbelés, il  a profité de cette belle matinée pour se rendre au poste de police le plus proche pour renouveler sa carte se séjour.
Il pense au tableau de Francis Picabia intitulé La sainte Vierge et il se promet de l'envoyer à son oncle Charlie.
Il pense à la phrase de Roberto Bolano ;" l'oublier, c'est la meilleure chose que l'on puisse faire avec sa patrie "qu'il a inscrite hier dans un article, sur son blog, et il se félicite de l'avoir recopié.
Il pense aux mots : Manipulation, lutte, éducation, pouvoir, argent... et il ferme les yeux.
Il signe Julius Marx

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire