Un petit coin de montagne. Nous sommes bien conscients de nous trouver dans un endroit privilégié ; calme, sauvage, et teinté de toutes les nuances de vert. Et puis surtout, aucun papier gras ni sac plastique. Nous apprécions et nous tentons (en vain) de compter les différents chants d'oiseaux.
Nous avons des visiteurs.
Le berger nous apprend qu'à cet endroit même se trouvait encore, il y a de cela une vingtaine d'années, une usine qui lavait et concassait le minerai.
L'homme est tellement engagé dans notre conversation que les brebis et les chèvres se dispersent un peu partout. Heureusement, les chiens sont attentifs.
Plus loin, au fond d'une cuve, nous découvrons le cadavre d'un sanglier. Je ne prends pas de photo, par respect pour la famille.
Sur le chemin du retour, qui serpente entre les amandiers, nos esprits d'européens se demandent pourquoi certains arbres sont en fleurs et pas d'autres? Notre hôtesse a déjà posé la question et la réponse est étonnante. "Ici, nous les appelons les arbres qui rêvent." Cette simple petite phrase poétique marque encore une fois la différence qui existe entre nos cultures. Pour l'Europe qui bouge et qui n'a pas de temps à perdre, on peut qualifier l'arbre "qui ne fait pas son travail" de rêveur. Ici, c'est le contraire.
Je vous laisse méditer là-dessus. Il commence à faire un peu frisquet et un bon feu de cheminée nous attend.
Julius Marx
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire