Où sont passés les vikings et les
aztèques,
les hommes et les femmes de Cro-Magnon ?
Où sont passés les anciennes et
les nouvelles Atlantides,
la Grande Porte et l’Armée Invincible,
la loi Salique et les livres
Sibyllins,
Pépin le Bref et Ivan le Terrible ?
Tout est tombé en ruine et en
lambeaux, là,
dans les molles mâchoires du temps :
ici, s’il est une chose à laquelle
une guerre ne pense pas,
il est une autre guerre qui tient
prêt le remède :
où sont passés les Triples et les
Quadruples,
la Belle Epoque et les Gardes de Fer ?
où sont passés Tom Mix et Tom
Pouce,
le Céleste Empire, les Zeppelin,
le New Deal,
l’Orient-Express, l’électrochoc,
le situationnisme,
le twist, l’OAS, les chapeaux
claque ?
Tout est tombé en ruine et en
lambeaux, là,
dans le ventre plein de l’histoire :
ici, s’il est une chose à laquelle
une guerre ne pense pas,
il est une autre guerre qui tient
prêt le remède :
dites, où êtes-vous, guerre de
pourceaux et de roses,
guerres de sécession et de succession ?
dites, où êtes-vous, guerres de
cent ans,
de six jours et de sept semaines,
vous, grandes guerres long éclair
sans fin ?
Vous êtes tombés en
ruine et en lambeaux, là,
dans le néant du
néant de tout néant :
ici, s’il est une
guerre à laquelle ne pense pas une paix,
il est une autre
paix qui tient prête la guerre :
princes, présidents,
éminents exemptés puissants,
érigeant exigeants
des monuments indécents,
guerre aux guerres
est une guerre qui requiert,
la lutte des classes
est la guerre à faire :
Edoardo Sanguinetti
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