vendredi 20 mai 2016

Ballade de la guerre






Où sont passés les vikings et les aztèques,
les hommes et les femmes de Cro-Magnon ?
Où sont passés les anciennes et les nouvelles Atlantides,
la Grande Porte et l’Armée Invincible,
la loi Salique et les livres Sibyllins,
Pépin le Bref et Ivan le Terrible ?
Tout est tombé en ruine et en lambeaux, là,
dans les molles mâchoires du temps :
ici, s’il est une chose à laquelle une guerre ne pense pas,
il est une autre guerre qui tient prêt le remède :

où sont passés les Triples et les Quadruples,
la Belle Epoque et les Gardes de Fer ?
où sont passés Tom Mix et Tom Pouce,
le Céleste Empire, les Zeppelin, le New Deal,
l’Orient-Express, l’électrochoc, le situationnisme,
le twist, l’OAS, les chapeaux claque ?
Tout est tombé en ruine et en lambeaux, là,
dans le ventre plein de l’histoire :
ici, s’il est une chose à laquelle une guerre ne pense pas,
il est une autre guerre qui tient prêt le remède :
dites, où êtes-vous, guerre de pourceaux et de roses,
guerres de sécession et de succession ?
dites, où êtes-vous, guerres de cent ans,
de six jours et de sept semaines,
vous, grandes guerres long éclair sans fin ?
Vous êtes tombés en ruine et en lambeaux, là, 
dans le néant du néant de tout néant :
ici, s’il est une guerre à laquelle ne pense pas une paix,
il est une autre paix qui tient prête la guerre :

princes, présidents, éminents exemptés puissants,
érigeant exigeants des monuments indécents,
guerre aux guerres est une guerre qui requiert,
la lutte des classes est la guerre à faire :

Edoardo Sanguinetti 

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