mardi 17 mai 2016

Dei Otiosi








C’est le temps maintenant de la chute des dieux.
Dans les villes partout s’abattent les statues.
Quelque part une foule enragée en criant
Les abat, les traîne quelque part dans la nuit.
Comme on le fait avec les morts en temps de peste.
Aucune statue ne va rester.
Si vous vous promenez, il faut y prendre garde,
Il pourrait bien en choir une sur votre tête.
L’histoire ressemble à un dépôt d’ordures
Ou viennent s’entasser des têtes en bronze.
On constate après coup
Qu’elles étaient creuses.
Ne nous berçons pas d’illusions.
Le ciel ne restera pas vide
Ni les places sans statues.
Il y a quelqu’un qui invente en silence déjà
Un usage nouveau pour d’anciens piédestaux.

Vlada Urosevic

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