samedi 10 mars 2012

Voyager, c'est bien utile.. (suite) I must be going !


Il faut plonger dans une longue galerie comme Alice vers le terrier du lapin. Ensuite, longer les boutiques sans portes, ouvertes sur l'extérieur. De chaque boutique parvient une musique que je n'arrive pas bien à déchiffrer. C'est un mélange de folklore local, de beuglements hystériques noyés dans un tempo martelé. Les gens d'ici semblent apprécier. Des hommes en noir sont postés devant chaque entrée. Grâce à leur coupe de cheveux" bien dégagée derrière les oreilles" je remarque qu'ils portent tous des appareils auditifs. Pas étonnant, avec une musique pareille! Il y en a un qui m'observe... Il retrousse ses babines.. Fuyons.
Toutes les rues de la cité mènent au grand Carrefour. Chez nous, on appelle cela un rond-point.
Là aussi, il y a d'autres hommes en noir. L'un d'eux me fait signe de prendre un panier sur la pile à côté des portillons. J'obéis, ce n'est pas le moment de se faire remarquer. Mais pourquoi s'encombrer d' un si grand panier ( dans mon village, il pourrait facilement contenir les courses du mois d'une famille moyenne) .
Alimentation. C'est toujours intéressant de voir ce que mange un peuple, on apprend beaucoup plus au rayon des fruits et légumes que dans les guides touristiques.
Les responsables des étals ont eu l'idée saugrenue de disposer de gros légumes factices tout autour des rayons. Les poivrons trop rouges, trop jaunes ou trop brillants ne trompent personne. Les oranges ressemblent à de gros melons, c'est amusant.  Ammamalocuto.. Mais non, ce sont de vrais légumes! Mais comment font-ils pour faire pousser des courgettes si vertes, si calibrées, des pommes sans aucune tâche, des salades sans terre sur les feuilles, des poireaux gigantesques, des carottes en sachet, des pommes de terre noires  ?
C'est incroyable, tout ceci ce mange... En plus, j'ai l'impression d'avoir pris un acide... les étals se multiplient à l'infini.. Au secours!  Overdose de couleurs, de musique.
Je redescend dans le rayon électro-ménager. Des types en cravates et écussons sur la veste m'attrapent par la manche.Le plus grand bouscule ses copains. Il me beugle dans l'oreille :
-Y'a une promo sur la tablette Mac, pouvez pas rater ça !
La tablette, qu'est-ce que c'est , du shit ? Décidément ce pays m'étonne.
J'ai la tête qui tourne. Il fait une chaleur torride.Il faut que je sorte tout de suite.
Les allées du  rayon alimentation pour animaux sont aussi longues que notre avenue principale. Je saute les obstacles croquettes équilibrées avec légumes cuits vapeur.La viande pour clebs, c'est fabriqué avec quoi? Faut pas me la faire les mecs, j'ai vu Soleil Vert .
Adieu empire du tout s'achète, royaume du commerce non-équitable, paradis du crédit personnalisé, du jolivoyagetoutcompris, des traites pour blancs.
Adieu la vie souterraine, je sors pour respirer, enfin.
Oui, mais pour cela, il faudrait que je trouve la sortie.
Julius Marx 

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