Ville de miroirs (Venise 7 août 2015)
Période
estivale. Deux mois chauds où des individus se précipitent vers des contrées
magnifiques habituellement réservées aux solitaires.
De nos
jours, le voyage désorganisé est un vrai luxe. Evidemment, il faut du temps,
beaucoup de temps même, au voyageur pour réussir (ou plutôt devrais-je dire
pour rater) son séjour. Sans aucune réservation, sans ordinateur portable avec
système GPS, sans guide assermenté, il n’aura de cesse d’expliquer à ses
compagnons d’infortune les éléments poétiques, historiques et culinaires
contenus dans le seul verbe « déambuler. »
Bien sûr,
ses nerfs lâcheront lorsqu’il visitera pour la troisième fois la zone
industrielle de Padova avant de trouver enfin l’entrée de l’autoroute. Il
versera même des larmes de rage, vaincu, en entrant dans un fast-food de Bologne
pour demander si quelqu’un pourrait avoir la gentillesse de lui indiquer la Via
Lenin !
Mais, il se
souviendra probablement toute sa vie de l’ombre dans ces jardins de Palais vénitiens,
des silences feutrés et des odeurs âpres des chapelles, des escaliers qui ne
mènent nulle part, des maisons perchées, et surtout du sourire tendre de la
patronne du restaurant, les regardant, sa fille et lui, se régaler de seiches
grillées, de sardines confites, d’une salade de poulpes mémorable et de
desserts simples.
Venise, la
sérénissime. Simplement pour oublier qu’il existe aussi un autre monde.
Hélas.
Julius Marx (Venise 8 août 2015)
Ce poulpe était réellement un délice. Rien à ajouter. Marie
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