vendredi 9 septembre 2011

Un petit brin de nostalgie


Le voyage débute dans une des salles/dortoirs de l'aéroport de Tunis. C'est un drôle de désert climatisé où se croisent de drôles de populations, mais , je suppose qu'il en va de même pour la plupart des aéroports dans le monde. J'y passe une journée entière  et, entre les vingt-quatre pauses café, mes seules découvertes restent les autres salles/dortoirs. A l'origine, ces salles n'étaient que de simples salles avec un mobilier fonctionnel et des grandes fenêtres s'ouvrant sur l'aventure. Si elles ont acquis ce statu de salles/dortoirs c'est bien entendu grâce aux nombreux retards qui obligent les voyageurs à "s'organiser un peu".
Ma première visite est pour la salle d'embarquement en direction de Djeddah. Le retard est moindre, trois heures seulement. De toutes façons, le temps est une sorte de formule abstraite inventée par les mécréants.
Les groupes de voyageurs viennent d'horizons différents et ne se mélangent pas. Et puis, il n'y a presque que des femmes.. Où sont les hommes? occupés à faire leurs emplettes dans les boutiques du tax-free. C'est ainsi, ces messieurs font leur provision de parfums et de chocolats pendant que ces dames patientent.
Dans la salle Bamako, c'est la joyeuse pagaille! La foule ondule comme un drôle de reptile au ventre de toutes les couleurs. Des carrées  sont occupés à prier entre les rangées de sièges métalliques, d'autres mangent à même le sol. Entre deux annonces noyées dans un grésillement tenace, des voix s'élèvent , fortes . On palabre, on négocie peut-être... Les enfants courent au milieu de ce joli monde . Des femmes se lèvent, appellent les gamins... Sans résultat. C'est jour de marché!
Une dizaine d'heures plus tard (pourquoi vouloir parler aujourd'hui d'un voyage en avion? plus personne ne regarde par le hublot ni se s'étonne de la formidable poussée des réacteurs. Je me rappelle pourtant que, petit garçon, j'avais eu la chance de pouvoir contempler le désert à 10.000 mètres d'altitude..Je voyais les oasis, les chameaux et les dunes.. J'aimais bien aussi le bonbon qu'on nous donnait pour le décollage..)
Donc, plus tard, je débarque à Abidjan. De l'arrivée au petit matin, j'avais le souvenir d'un joyeux désordre. On apercevait les gens derrière les vitres qui faisaient de grands signes, d'autres qui criaient en se jetant dans les bras d'une mère. Dans la pagaille, on finissait par repérer sa valise et après un petit signe au douanier endormi, on filait vers la sortie retrouver les siens. Mais, c'était il y a bien longtemps.Ce n'est pas (ou plus) le cas. Un policier qui ne m'accorde aucun regard me demande de fourrer mon index dans un tube et de présenter mon plus beau profil à une petite caméra. Il grogne parce que je me suis trompé de doigt, j'ai introduit le majeur. Il me montre quel est l'index !
Dehors, une humidité qui frappe (c'est le cas de le dire) on a l'impression de prendre un coup de toile à laver sur la tronche!On ouvre désespérément la bouche, on veut respirer, on est normalement conçu pour ça non?
Abidjan à 2 heures du matin. La voiture roule vite, je suis légèrement groggy. La rue appartient  aux prostituées, aux mendiants et aux militaires entassés dans les 4/4 japonais. Ce sont des groupes spéciaux chargés de l'ordre. On les appelle par un nom spécial, mais, je l'ai déjà oublié. Sur notre pare-brise, un auto-collant annonce qu'il n'y a pas d'armes dans notre véhicule.
Nous arrivons à quelque chose  qui ressemble à un barrage. Un gradé, les yeux hagards, se demande s'il doit nous arrêter.. Il  renonce. Nous suivons de longues rangés d' immeubles calcinés. Même la végétation semble  abîmée.  Au bord des routes, des pubs gigantesques pour les produits occidentaux, entre autre, et par terre,  des tas de détritus. 
Nous traversons la lagune. Il y a des lucioles sur les berges, sur l'eau. Et puis, quelques feux qui se reflètent dans l'eau. Je ne peux m'empêcher de trouver ça beau. Il règne un calme étrange. 
(A suivre) 
Julius Marx

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