mercredi 5 novembre 2014

Zeina



Je m’appelle Zeina. J’habite la région du Fayoum, à deux heures de la grande ville du Caire. Je ne sais pas combien de kilomètres vous devrez faire pour venir me voir. Mon papa dit que dans notre pays, personne ne  parle jamais de kilomètres, on préfère compter en heures. Mon village s’appelle Tunis Ville. Ne me demandez pas pourquoi mon village s’appelle comme ça.
Chez nous, tout le monde est agriculteur. Ceux qui ne travaillent pas dans les champs sont potiers. Ne me demandez pas pourquoi il y a autant de potiers dans mon village. Mon papa raconte qu’une vieille dame venue d’un pays qui s’appelle la Suisse a décidé d’apprendre la poterie à tous les habitants et que c’est pour cette raison que chez nous, il y a autant de potiers que d’agriculteurs.


J’aime beaucoup les poteries de mon papa, mais je crois que c’est parce que j’aime aussi beaucoup mon papa. Sur cette photo, on voit mes deux frères et mon papa devant son atelier. Maman n’a pas pu venir, elle était  occupée à la cuisine.


 Le monsieur qui nous a photographiés était aussi un vieux monsieur. Il  ne venait pas de Suisse mais de France. Ses amis et lui sont restés une heure chez nous. Ils ont posé beaucoup de questions à mon papa et ils ont acheté deux plats et des petits carreaux. Mon papa était content, le monsieur et ses amis aussi. Mon frère s’est moqué du vieux monsieur parce qu’il avait peur du chien des voisins. Avant de partir, le vieux monsieur a photographié notre chat et la  vieille porte de la maison de notre voisin Temim,




ne me demandez pas pourquoi.
(Propos recueillis par Julius Marx)

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