vendredi 20 juillet 2012

Journal du ramadan




Jour premier
Notez bien l'heure: 7h 10 du matin.
Pas besoin de réveil, le soleil fait le boulot. Combien de degrés dans la chambre 2O.. 25?
Silence profond. Calme plat, tout juste le ronronnement du ventilateur ami.
Oui, sacré silence. Pas de cris, pas de vrombissements, pas de marchands ambulants. Même les poules ferment leur clapet.
Un triple café et l'être humain déshydraté redevient performant.
Vite, profiter des deux seules heures ventilées de la matinée / course effrénée / ménage bâclé.
 Une obsession : le ravitaillement.

Dans le taxi collectif, personne ne bronche. Pour l'ambiance, c'est Radio-Psaumes entre deux pubs faussement joyeuses. Le chauffeur a le feu au derrière. Il évite, slalome comme un fou dans la circulation molle.
-Attention ! le cycliste, là ! Droit devant, au beau milieu de la route. Hé, mon pote, la saison de formule 1 c'est fini... T'es pas au courant?
Les quatre co-loc voilées s'envolent au carrefour dit de l'horloge. Pourquoi l'horloge? Pour la grande pendule, AVANT.
Les taxis tournent et s'agitent comme des bourdons asiatiques. CLIENTS / TOURISTES/ ARGENT Où sont-ils donc passés?

Les quartiers chics. La boulangerie, enfin. Une nouvelle vendeuse, encore! Bonnes petites joues, sourire d'enfant gâtée.
-Alors! Bonjour, ça va tout le monde?
-Oui, ça va tout le monde. Et le pain?
-Pas encore arrivé..
-Mais, il va venir?
-Oui, oui... 5 minutes!
 VITE . Rechercher l'ombre. Là, un petit muret pour s'asseoir, près du magasin.

Le Royal Market de la honte.En devanture, de la nourriture pour chiens et chats. Des dizaines de sacs empilés. Un seul sac représente le salaire mensuel minimum d'un ouvrier maçon.

5, 10, 15, 20, 25 minutes...
Une camionnette. Notre Pain quotidien !

Dans le taxi du retour. Une conduite à la grand-papa. Sur le tableau de bord, un bon paquet de roses de toutes les couleurs. PARFUM.
Notez bien l'heure : 10 heures du matin.
Butin de la matinée : deux paquets de cigarettes / 8 baguettes / deux bouteilles d'eau/ une pastèque.

35 °. On ferme.

Julius Marx

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