mercredi 8 juin 2011

Et les étoiles ne regardent jamais en bas (33)

Incroyable!
Le blondinet dodeline de la tête.
-J' peux  pas le croire. Une attaque chez nous !
Mamadou dodeline à son tour.
Les deux hommes sont debout et regardent le sol.
L'homme qui est à leurs pieds, est couché et mort.
Mamadou projette  un jet de salive jaunâtre sur le corps.
Le blondinet demande
-Tu connais ce type ?
Le mort est vêtu d'un survêtement bleu et porte des chaussures de sport. Ses cheveux crasseux dépassent d'une casquette aux bords effilochés. Ses yeux sortent de leurs orbites comme ceux d'un gros poisson.
Mamadou secoue négativement la tête. Le blondinet jure.


On frappe
Blanquart grimace.
-Qui est là?
-C'est moi..
Blanquart reconnait la voix du notaire. Il se dirige vers la porte et débloque la serrure.
Richard entre en trombe dans le bureau. En quelques secondes, il évalue la situation.
Monsieur, ligoté et bâillonné , sur le tapis. Et puis, cette fille ligotée elle aussi, qui semble endormie, la tête pendante hors du fauteuil.
-Qui est-ce? demande Richard
-Rien à foutre, répond Blanquart. Ce qui m'intéresse  c'est ce qu'on va faire maintenant.
Richard fixe l'inspecteur avec une attention soutenue, se gratte le menton
-C'est à dire?
-La suite des opérations! crie Blanquart
-Mais, vos hommes ont pris le contrôle de l'association non?
-Contrôle mon cul ! Des imbéciles !
-Pourtant, votre supérieur m'a bien assuré que...
-Mon supérieur s'est pissé dessus, le coupe Blanquart.

L'homme saigne du nez
Une soudaine et ridicule hémorragie provoquée par le stress, probablement.
Réfugié dans les toilettes, assis sur la cuvette, la tête rejetée vers l'arrière, il contemple la longue fissure qui court sur le plafond. Il ferme les yeux.
Lorsqu'il les rouvre, plus de fissure mais, la gueule noire d'un revolver à la place.
Un homme, noir lui aussi,  se tient debout sur le bâti des toilettes.
-Debout ! dit l'homme noir.
Il laisse tomber les feuilles de papiers hygiénique maculés de sang sur le carrelage et obéit.
Mamadou dégringole de son perchoir et se retrouve face à l'homme.
-Qui es-tu? demande le burkinabé
-Un employé de l'association, comme toi, répond le type en se forçant à sourire.
-Mon cul! dit Mamadou. Et moi je suis Idi Amin Dada, tu me reconnais?
L'autre lève les bras.
-A quoi bon nous battre ? Nous sommes frères après tout!
Mamadou sourit et dit
-Non, impossible, ma bite est plus grosse que la tienne
L'homme ne sourit pas, il claque des dents..Mamadou lui colle deux balles dans la tête.

-Je peux vous aider?
Outis pivota rapidement sur son siège.L'unique ampoule du local vidéo enveloppe un visage poupin, presque enfantin. Sa main droite est négligemment  enfoncée dans la poche de son pantalon et la gauche glissée sous le revers de sa veste de cuir.
-Non, ça va, répond Outis en fixant le gringalet droit dans les yeux. J'ai tout ce qu'il me faut, mais, si tu veux m'apporter un café sans sucre.
Il sourit, exhibe ses longues canines malsaines et fait apparaître un Smith et Wesson.357 magnum.
Dans sa main osseuse, l'arme devient encore plus grosse encore.
-De toutes façons, j'avais besoin d'un break, fait Outis en se levant.

Tapis contre le mur du couloir
Nez de boxeur et blondinet encadrent la porte du bureau de Monsieur.
Dans la porte, on peut voir trois énormes trous qui laissent filtrer la lumière vers l'extérieur.
-Les prochaines c'est pour vous !
Le blondinet fronce les sourcils
-Blanquart?
-Ouais ! T'as gagné mon pote!
-Messieurs, je suis sûr que nous allons pouvoir nous entendre, dit une autre voix
-Fermez-la! aboie Blanquart
Nez de boxeur tapote sa tempe de son gros doigt.
Le blondinet soupire et, en fixant toujours la porte du bureau, demande
-Qu'est-ce que tu veux?
-Foutez le camp!
-Tu sais bien que c'est impossible..
-Alors, on va tous mourir!
(A suivre)

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