mardi 14 juin 2011

Et les étoiles ne regardent jamais en bas (35)



Apparaissent les trois bêtes
Mamadou, une hache à la main vient de venir à bout de la porte du bureau. Ses lèvres sont retroussées en une grimace sauvage. Derrière lui, un nez de boxeur rouge vif , pousse un cri de dément.
Et puis, le blondinet à la figure d'ange qui tient un automatique le Français dans ses mains.
Alerté par la meute , Blanquart relève la tête. Ses yeux sont brillants mais, hagards. Il fixe son fusil, au pied du fauteuil. Il l'a abandonné, quelques minutes plus tôt, pour "s'occuper" de Sarah Baum.
Maître Richard brandit le petit automatique qu'il a trouvé dans un  des tiroirs du bureau de Monsieur.
Il ne se rappelle plus ce que Blanquart, moqueur, lui a dit au sujet de la distance nécessaire et de la puissance  toute relative de son arme. Il sait que l'heure n'est plus aux citations mais aux actes.
Il tire. La balle de faible calibre se loge dans le genou de nez de boxeur.
Blanquart roule sur le sol. La hache de Mamadou  vole un court instant dans l'air puis, va se loger dans les lambris, au-dessus du bar. Les bouteilles s'entrechoquent et dégringolent.
Blanquart s'est retourné. Il attrape le couteau de chasse  caché dans sa ceinture et le fait tourner dans sa main.
La longue lame effilée brille.
Nez de boxeur vacille
-Putain, le con! lâche-t-il
En deux enjambées, le blondinet  tombe sur Richard. La crosse de son fusil fracasse la mâchoire du notaire qui s'écroule avec un bruit sourd.
-Le con ! répète encore nez de boxeur avec un rictus mi-haineux, mi-souffrance.
Quand Mamadou se rue sur Blanquart, les poings en avant, penché dans la position du lutteur qui veut en découdre, la lame du couteau de chasse qui s'enfonce sous son sternum le stoppe net.
Blanquart a accompagné son attaque d'un HAN ! féroce.
Mamadou pousse un long cri guttural. Le cri est immédiatement suivi par un flot de sang qui jaillit de sa bouche grande ouverte.Puis, il plonge, le nez en avant.
Le blondinet ajuste Blanquart à bout portant. Une bonne partie de la tête de l'inspecteur de la police de Veninsart s'envole dans le bureau. Quelques morceaux de cartilage imprégnés  de sang  viennent aussi salir les double rideaux.


Outis marche vite
La marche est un peu folle, désordonnée.
Le vent l'accompagne encore. Il se mordille les lèvres pour ne pas claquer des dents.
Pourtant, il marche vite, oubliant l'épuisement et la difficulté qu'il a encore à simplement tenir sur ses jambes.
Il longe une petite maison en ruines. Des planches aveuglent les fenêtres. Le mobilier s'est retrouvé dans le jardin, sur une pelouse mitée. Canapé, éléments de cuisine noirs de crasse et  carcasse de télévision se partagent le terrain.
Dans un trou du grillage noirci de fumée, un gros chien roux passe la tête. Il grogne, montre ses crocs.

Monsieur redevient le chef
Il a retrouvé son souffle.
-Qu'est-ce que tu attends ? lâche-t-il au blondinet, agenouillé aux côtés de Mamadou.
Débarrasse-moi de tout ça ! et vite!
Le blondinet se relève, serre les dents.
Dans le couloir, il s'arrête, nez de boxeur est assis par terre. Un homme lui fait un bandage.
Il a les yeux ouverts,  vitreux, il louche légèrement.
-Tu te rends compte, ce con m'a allumé avec son jouet !
Le blondinet hoche simplement la tête, sans desserrer  les dents.

Pendant ce temps, dans le bureau
Richard rampe.Il tente de rejoindre la porte. Sur son passage, il laisse une empreinte sanglante.
Monsieur l'arrête dans sa lente progression en posant un pied ferme sur son dos.
-Regarde-moi !
Le notaire relève la tête en grimaçant.. Un gémissement étouffé sort de sa gorge lorsqu'il reconnait la tête de Monsieur au-dessus de lui. Un grosse veine  bleue palpite sur son cou griffé.
-Pitié, murmure le Notaire
Monsieur s'humecte les lèvres
-Je ne comprends pas ce mot, dit-il.

Un homme sur le pas de sa porte
Sa vieille blouse de nylon déchirée aux poches enveloppe top facilement son corps squelettique  et pend mollement à ses épaules.
Il ouvre son bec pour y coller une cigarette.
-Je cherche un taxi, dit Outis
-Pourquoi  y viendraient par ici les taxis ? répond l'homme.
-Alors, vous avez le téléphone?
L'homme pince les lèvres
(A suivre )

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