"J'aime lire allongée sur un canapé, mais ceci n'est pas une profession, hélas." Fran Lebowitz
vendredi 4 janvier 2013
Vision commune
Considérant notre état de faiblesse,
Considérant que nous souffrons famine,
Considérant que vous nous laissez sans abri,
Considérant qu'il vous est impossible de payer des salaires décents,
Considérant qu'indignes de confiance sont les promesses de nos gouvernants,
Nous décidons de bâtir l'existence meilleure et d'en prendre la direction.
Ceci est le texte de présentation de la pièce La commune Paris 1871.
Cette pièce sera présenté du 26 février au 2 mars par l'Atelier de création de l'Université d'Aix en Provence au sein du théâtre Antoine Vitez.
Le hasard veut aussi que la fille de Julius soit de la partie !
Le hasard... peut-être pas. Lisez ce qui suit:
Les Impôts nouveaux
La Conquête de l'Air
(A M. Georges Cochery, ministre des finances)
On dit ton budget bien malade
Au point que pour l'équilibrer,
Tu nous fourres dans la panade
Et l'édifice va sombrer.
Toute la terre est imposée
Et ton impôt sur le tabac
Va nous revenir en fumée
Nébuleuse, j'en ai le trac.
Si nous n'avons plus, en ce monde,
Un objet qu'on puisse imposer,
Cherchons hors de la mappemonde
De quoi l'on pourrait disposer
Moi qui n'ai point l'esprit morose
Et ne crois pas au revenu,
Voici ce que je te propose
Pour parer au fiasco prévu.
D'abord, faut imposer la lune!
A quoi nous sert-elle, ici-bas?
A sa clarté chercher fortune,
Cela ne nous réussit pas.
Le soleil -rayons et lentilles-
Nous pouvons l'imposer aussi.
Sur notre sol, pour ce qu'il brille?
On peut s'en passer, dieu merci!
Et pour réparer nos désastres
Décrochons Saturne et Vénus.
Mettons l'embargo sur les astres!
Vendons-les!... et n'en parlons plus.
Imposez les vents et bourrasques
Qui troublent tant nos aviateurs,
En dépit des esprits fantasques
Bravons le ciel et ses fureurs.
Puisqu'on nous dit que dans la lune,
Caissiers, banquiers ont fait des trous
L'Etat pourra, sans gêne aucune,
Y loger tous ses gabelous.
Louis LEDRUX
(23 septembre 1909)
Ce texte a été écrit par le citoyen Louis Ledrux, ancien chef de bataillon des fédérés, qui, en 1871, défendit avec la plus grande énergie le fort de Bicêtre contre les troupes Versaillaises.
Rentré en France à l'amnistie, il fut avec Vaillant, Chauvière, Granger et quelques autres l'un des fondateurs du Comité Révolutionnaire Central (Parti blanquiste).
Longtemps attaché à l'administration de l'Intransigeant et de l'Aurore, le Colonel Louis Ledrux est mort dans sa 81e année à l'hospice Debrousse.
J'oubliais... Il était aussi mon arrière-arrière grand-père.
Le hasard, dites-vous?
Julius Marx
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Bravo la progéniture! Même si elle n'est pas venue le jour où j'étais sur scène, moi aussi, avec quelques autres, à la Bibliothèque Méjane. La bise quand même!
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