lundi 18 novembre 2013

Les portes du Paradis (8)

l'Eden




De la villa où nous résidons, dans un petit village à côté de Siracusa, il me faut d'abord vous parler du jardin. C'est un véritable paradis où l'on s'attend à rencontrer, au milieu de la végétation luxuriante, un homme et une femme nus, se reposant à l'ombre d'un palmier dattier. Ici , même le chant des oiseaux est mesuré.
A l'intérieur de sa maison, la propriétaire vous accueille en s'exprimant doucement. Elle  prend le temps de chercher ses mots. Son sourire en dit beaucoup plus long que n'importe quel discours appris par coeur par un employé d'une grande chaîne hôtelière. Sa maison  paraît immense et vide, presque mystérieuse. Au milieu des bibelots, les photos encadrées racontent l'histoire de la famille. Là,des religieuses posant à côté du souverain pontife. Ici encore, des jeunes gens sérieux, diplômes en main sourient à l'objectif.  En prêtant l'oreille on peut aussi entendre les cris de joies des enfants, les voix graves des parents appelant leurs fils ou leurs filles à plus de retenue, les rires des femmes venant presque toujours de la cuisine et les ordres du père qui ne peuvent en aucun cas être discutés.
Au matin, même si nous sommes seuls à prendre notre petit- déjeuner dans la grande salle, nous avons beaucoup de mal à quitter cette maison familiale.

Antonello
Juste un dernier petit tour dans le centre de Siracusa pour admirer une toile d'Antonello de Messina.
Mais, de la toile, je ne verrai que le poster défraîchi. Car, voyez-vous le tableau a été prêté à la ville de Boston pour une grande exposition. Mais, pourtant, nous avons le plaisir de découvrir une émouvante tête de Christ sculptée par un artiste inconnu du XVI siècle.
Lorsque nous sortons, la ville commence à s'animer. Les boutiques de souvenirs ouvrent leurs portes : comme si on pouvait acheter ses souvenirs!





Noto
Noto est une ville musée.On la visite dans le recueillement.Par bravade, on aurait presque envie de prendre uniquement en photo les maisons branlantes cachées entre les Palais. Nous ne regardons plus le nom des églises, le siècle de leur construction, les dômes ni les statues.
Assis sur un banc, nous mangeons des canolle en laissant filer le temps. Le jeu consiste à savoir qui de nous deux va lancer le premier: "Bon, on y va?".


Modica
A Modica, il y a autant de magasins vendant du chocolat que d'églises baroques. Nous remontons la route principale à la recherche de la boutique d'une femme fabricant et commercialisant un chocolat assez renommé. Nous trouvons enfin le magasin après le jeu de piste habituel. Notre face à face avec les services de la signalisation nous amène dans une petite rue au pied d'un immeuble moderne.
Malheureusement, il n'est pas encore quatre heures et la boutique est fermée ( je l'avais bien dit que nous aurions dû rester plus longtemps sur notre banc!)
Pourtant, derrière la vitre, un homme nous remarque. Il nous fait entrer. Nous assurons que nous pouvons revenir plus tard, mais, il nous invite à nous installer.Il nous raconte l'histoire de Modica et du chocolat puis, apporte des petites boites  magiques qui nous font faire le tour du monde.
Nous visitons la Nouvelle-Guinée, le Mexique, le Pérou, et même le Vietnam !
Nous quittons notre magasin de souvenirs à nous.
Direction : les terres de Montalbano !



(A suivre )
Julius Marx

2 commentaires:

  1. Quel beau voyage et quel beau récit ! Noto, la ville de "L'Avventura"... A Syracuse, vous avez dû louper l'"Annonciation", qui dans mon souvenir est très abîmée. Bientôt Agrigente et Porto Empedocle !

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  2. Oui, c'est bien "l'annonciation."Vous connaissez cette tête de Christ en plâtre blanc?

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