mercredi 15 décembre 2010

Parole


Leur anxiété, leur regard fixe, leurs lèvres serrées, cette immobilité intérieure et cet étonnement de qui croit courir, mais qui est seulement entraîné par quelque chose qui est en dehors de lui, et qui est la seule chose à courir, sur un rythme démesuré, et cependant sans bruit ni souffle qui en trahiraient sa présence, vous donneront pendant un instant l'exacte perception de ce qu'est la réalité de notre temps: rétrécissement progressif de la personnalité, automatisme, fin de la parole.
Anna Maria Ortese / Le silence de Milan (Actes-Sud)

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