vendredi 29 avril 2011

Entente cordiale


Si j'écoute (et si je comprend bien) une bonne partie des dirigeants européens affirme entretenir d'excellents rapports avec les populations des pays concernés par ce qu'on appelle  désormais dans les médias " les révolutions arabes".
Comme l'écrivait Paul Morand " les discours politiques sont faits de mots abstraits s'envolant comme des ballons gonflés d'air irrespirable vers un firmament où ne brillent que des verbes au futur."
En fait, les pays industrialisés n'ont jamais entretenus ni  réel dialogue, ni  liens étroits  avec ceux qu'ils ont colonisés. Les seuls vrais rapports qui ont existé, et qui existent toujours, sont : le rapport de force, l'hégémonie économique et culturelle.
Le rapport de force est évident. Il se résume de façon claire : Laissez-nous vous montrer comment il faut faire, car nous savons.
Pour l'Hégémonie économique, c'est encore plus simple : faites comme on vous dit, sinon pas d'argent.
Et, c'est un peu la même chose avec la culture : organisez spectacles et manifestations, écrivez des scénarios qui nous conviennent et nous les financerons.
Le système, qui a tenu bon jusqu'ici, montre aujourd'hui ses failles. L'Europe injecte de plus en plus d'argent via les industries implantées sur place, les services d'actions culturelles ou les ONG. Tout ce joli monde est  réuni, une main sur le coeur et l'autre dans la poche, pour un but commun : le développement.
Pourtant, il est évident que de réel développement il n'y a point. Dans les industries, la formation n'est pas à la hauteur de l'enjeu. Mais, bien entendu, ceci n'empêche nullement le chiffre d'affaires de progresser allègrement. La culture est toujours sous tutelle et ne produit que des copiés-collés des originaux. Les ONG
ne peuvent que constater, impuissantes,  que rien n'avance  et que les différents programmes imposés ne sont, pour la plupart, pas en adéquation avec les vrais  besoins des populations.
Pendant ce temps là, les industries produisent à bas prix et  les tour-opérateurs  vendent du séjour all inclusive,  ô combien  nécessaires au confort du consommateur européen.
Puisque nous avons débuté par Paul Morand, finissons de même :
"Tout est mensonge, impostures: les images, les ondes, les paroles. Les hommes d'état mentent pour être riches , les Premiers ministres pour ne pas être chassés, les ministres des finances parce que le mensonge protège les changes et les diplomates par profession."
Laissons le mot de la fin à Jules Renard : "j'ai les dégoûts sûrs".
Julius Marx 
Ps: Je parle bien entendu de développement et non pas de l'aide d'urgence.
Il y a aussi, c'est un fait, des hommes et des femmes qui oeuvrent sur place et dont l'action et la franchise ne peuvent pas se discuter. Ceux-la  entretiennent souvent d'excellents rapports avec ceux qu'ils viennent aider.

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