vendredi 1 avril 2011

Et les étoiles ne regardent jamais en bas (15)



Alors, chère enfant, as-tu fais tes devoirs?
Elle chuchote quelques mots incompréhensibles, baisse la tête.
C'est une écolière d'une vingtaine d'années, pas plus. Maintenant, elle miaule comme une petite chatte.
Monsieur apprécie le corsage blanc,la jupe plissée, les socquettes, et son visage délicatement ciselé, piqué de tâches de rousseur.
Oui, vraiment, monsieur est satisfait. Il grogne de contentement lorsqu'elle introduit ses jolis doigts fins dans le pantalon de son professeur.
-Montre moi ton cahier, dit-il d'une voix grave
La fille fait adroitement pivoter son buste pour attraper un petit cahier à la couverture bleue/ conscience professionnelle, son nom est inscrit, d'une petite écriture serrée, maladroite.
Monsieur transpire. Les muscles de son cou se tendent. La fille poursuit son travail.
Monsieur tente sans succès de se concentrer sur le cahier .
Elle pouffe d'un petit rire émoustillé / ses dents sont régulières, incroyablement blanches.
Elle se frotte sur le rebord du bureau / ouvre son corsage / libère deux petites pommes aux courbes merveilleuses.
Le gourmand en gobe une entièrement, palpe l'autre comme un aveugle.
Elle minaude/ il grogne plus fort, se redresse, l'attrape, veut la retourner pour la plaquer contre le bureau.
Elle fait un Oh! avec sa bouche..
On frappe à la porte du bureau
Monsieur sursaute / elle ôte sa main/ pirouette/disparaît
-Entrez, crie Monsieur en se recoiffant sommairement avec la paume de sa main.
L'homme au nez de boxeur et à la carrure d'athlète se présente.
-Qu'est-ce que tu veux? demande Monsieur sans regarder son visiteur
-Nous l'avons repéré, répond le costaud
Monsieur fixe son gorille en plissant les paupières
-Comment ?
-Un indic ... les flics l'ont relâché
-Quel indic?
-Chanal, monsieur. Vous ne le connaissez pas
-Un sous-fifre
-Oui, monsieur
Monsieur s'aperçoit qu'il tient le petit cahier bleu dans ses mains. Il le laisse tomber sur le bureau.
-Où est-il? reprend t-il d'une voix forte
-Dans un hôtel, rue de la Paix
Monsieur soupire
-Vous pouvez régler cette affaire à deux?
-Pas de problème, annonce le gorille en bombant le torse.
-Alors, exécution, lance Monsieur en montrant la porte avec un geste autoritaire de la main.
Le costaud disparaît.
Monsieur attrape le cahier . Il se retourne.
L'écolière est revenue dans le bureau.
-Bon, voyons ces devoirs, dit monsieur. Si tu as bien travaillé, tu sais que Papa peut-être généreux, regarde.
Il sort un billet de 50 euros de sa poche de pantalon. Il le plie en deux, le coince entre son index et son majeur et le montre à la jeune fille.
L'effet est immédiat : elle glousse et mordille doucement le bout de son ongle.

Trois heures du matin
La Rover franchit le pont qui enjambe la Veule.
Les lumières de la ville approchent / Martial Davis réfléchit.
En moins d'une heure, il s'était débarrassé de son Glock et avait récupéré un automatique belge Clément chambré en .25 ACP.
Et puis, il avait volé cette bagnole de grosse cylindrée devant une maison de bourgeois. Probablement une voiture de femme, l'habitacle empestait le parfum de luxe. Davis ne supporte pas les odeurs fortes et musquées. Il tripote les boutons encastrés dans l'accoudoir et finit par presser celui qui actionne les vitres électriques.
Un vent polaire s'engouffre à l'intérieur. Le corps tout entier de Davis est agité de tremblements. Les yeux rivés sur les deux longues ornières sinueuses qui laissent apparaître l'asphalte luisante, il fonce à plus de 120. 
A suivre

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