vendredi 20 mai 2011

Une histoire de moi


Celui qui trucide son prochain est psychologiquement dérangé, c'est un fait.
Qu'il tranche la gorge de sa douce moitié ou qu'il s'arrange pour faire avaler du poison à son frère qui vient d'hériter injustement à sa place, qu'importe. Les raisons qui poussent cet être humain, que tous le monde trouvait gentil dans le quartier au demeurant, a passer à l'acte sont bien entendu multiples mais toujours d'ordre psychologiques.
Hé oui, c'est dans le cerveau que tout ceci prend naissance mon bon monsieur!
Alors,  l'auteur de polar consensuel, qui connait l'intérêt de ses lecteurs pour tout ce qui touche de près au moi et au surmoi, ne se prive pas d'étaler toute la palette de ses connaissances.
Ainsi, le tueur nous parle de son père boucher dans le 15 ème arrondissement qui venait lui faire une petite bise avant qu'il ne s'endorme sans prendre la peine d'ôter son tablier.. Nous confesse que sa maîtresse d'école  a réveillé sa libido  beaucoup trop tôt en ne portant pas de culotte pendant le cours de sciences naturelles, nous apprend qu'un copain d'enfance, qui collectionnait les armes blanches à  l'âge ou d'autres préféraient  les papillons, l'a initié au maniement du couteau de chasse . Mais surtout, il nous révèle que sa maman qui l'habillait en petite fille jusqu'à son départ précipité de la maison, la veille de ses quinze ans, après une regrettable scène de famille où notre héros découpait la vieille en petits morceaux réguliers avant de les fourrer dans une grosse marmite pour une période de cuisson indéterminée, ne l'aimait pas !
Bref, le tueur nous emmerde avec ses histoires personnelles . Nous savons qu'il ne tourne pas rond et nous n'avons pas besoin de connaître SON point de vue. L'auteur est là pour ça.
Si vous tenez absolument à savoir pourquoi, lisez, c'est écrit.
Ainsi, dans  La position du tireur couché de Jean-Patrick Manchette, vous savez pourquoi  le personnage principal est devenu cette machine a tuer. Ou  au moins, vous en avez une petite idée non?
 Au passage, notez l'extraordinaire crise d'extinction de voix, qui apporte des scènes surréalistes .
Le symptôme, toujours le symptôme  et seulement le symptôme! Le moi révélé par les actes et l'action uniquement.
Ellroy y ajoute la petite voix intérieure. Ce n'est pas la voix du personnage mais, bel et bien celle du narrateur qui sait absolument tout sur celui qu'il nous présente. Attention, il lui arrive même de mentir.
Bon, pour finir regardez cette magnifique scène de meurtre. Aaaaaaaaahhhh.... C'est comme ça que je veux partir pour l'au-delà, en fixant une dernière fois Gene dans les yeux..
Julius Marx

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