mardi 3 mai 2011

That's entertainment !


Oussama  Has Been Laden. Très bien, Hollywood va donc pouvoir mettre en chantier une super-production.
Les bons, épris de liberté et de justice, qui  combattent le méchant et sa troupe de fanatiques. Le type des effets spéciaux s'en donne à coeur joie dans la séquence finale de l'attaque de la maison au Pakistan. Hémoglobine sur les beaux canapés, taillage de barbes en règle, avec plans intercalées du président qui suit la scène depuis son bureau ovale, télécommande en main. La réalisation,confiée à un ancien des studios Disney, est efficace et soignée et les tee-shirts sont en cours d'impression. Bref, le vilain meurt à la fin et le héros embrasse l'héroïne pendant que l'ambulance s'en va et que les policiers dispersent les badauds.  Générique.
Les britanniques s'essaient  eux aussi à la super-production en remplaçant l'ambulance par un carrosse, beaucoup plus British, et en multipliant le nombre de figurants par 1000.
Le dénominateur commun  de tout cela, c'est le rêve bien sûr. Car, nous avons tous besoin de rêver. Nous avons tous le secret espoir d'embrasser un jour une fille comme Hillary Duff ou les jumelles Olsen dans un   beau carrosse doré ou de porter un magnifique chapeau jaune citron comme celui de la Queen.
Le héros : c'est peut-être lui  le grand absent des révolutions arabes? Impossible de citer le nom  d'un valeureux guerrier défenseur du peuple, idéaliste, sans peur et sans reproche.Un homme capable de rassembler, de fédérer tous les espoirs, et de se marier avec une héroïne.
Celui de la Tunisie s'est immolé par le feu ( image choc, certes, mais pas très porteuse) et il ne reste que des penseurs du onzième , douzième, ou quatorzième siècle.
Alors qui? Une star de cinéma? Impossible, ils sont tous "vieux jeu" (dans tous les sens du terme).
Une icône du ballon rond? N'y pensez pas ! Les pauvres vivent dans l'ombre des plus grands et aucun n'a de contrat avec Nike, Adidas ou une marque de shampoing  anti-pelliculaire.
Et pourquoi pas un écrivain, un poète, de ceux qui font souvent changer le monde? Ah, oui... Pourquoi pas?
Mais, avez-vous déjà vu un homme du peuple avec un livre dans les mains?
Alors, dans ces conditions, il ne reste que les méchants dictateurs, les militaires de pacotille avec leurs médailles en chocolat, leurs magnifiques lunettes de soleil, leurs villas luxueuses et surtout leurs beaux 4x4 avec des roues beaucoup plus grosses que ceux des carrosses.
Avec eux, on peut être tranquilles, pas de soucis pour le scénario : bombardements, courses poursuites, combats à  mains nues, interrogatoires musclés, assassinats et scènes de liesse populaire.
Un seul petit bémol pourtant, la scène finale sera très largement écourtée car le héros ne va pas prendre le risque d' embrasser l'héroïne en public.
Au fait, vous avez noté le nom de code pour l'opération Ben Laden : Géronimo.
Sacré Américains! Le spectacle encore et toujours..
Julius Marx

1 commentaire:

  1. Geronimo, le seul dérapage dans un scénario tellement politiquement correct, mais ce dérapage dit tout, malencontreusement.

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