mardi 29 mars 2011

Intervention divine


Sous nos contrées, c'est généralement avec la locution "Inch'Allah" que s'achèvent les conversations.
Entretiens de travail, rendez-vous amoureux, discutions politiques ou simples propos de voisinage, la conclusion reste la même pour tous.
Inch'Allah veut dire si Dieu le veut. On peut donc affirmer que malgré la prise de décision, la volonté du tout-puissant demeure la plus forte. Il est bien le seul a pouvoir agir sur les évènements et de fait, modifier le destin des simples mortels.
Le mortel qui accepte donc, docile, de voir sa vie basculer sans cesse à droite ou à gauche. Il n'est pas le maître de sa propre destinée et c'est ainsi!
Est-ce pour cette seule raison élémentaire qu'un avocat, par exemple, acceptera de devenir épicier?
Non, bien entendu, mais il va en accepter le principe et c'est déjà un grand pas vers le renoncement.
Pendant ce temps, dans "l'autre-monde", des capitalistes adorateurs du Dieu Argent, regroupés en clans, alliés ou identiques à des gangsters, et qui ont à leur solde politiciens, journalistes et autres idéologues, luttent par tous les moyens pour s'emparer des marchés et des profits. L'organisation étudie la question, prend les dispositions qui s'imposent, dispose de ma main-d'oeuvre bon marché et parle de l'avenir avec des colonnes de chiffres alignés sur des écrans d'ordinateurs.
Certaines de ces organisations ont bien entendu mis la main depuis belle lurette  sur le marché du tourisme tunisien. La mer, le soleil et le sable chaud  font toujours rêver. Alors, quand on y ajoute le fameux "All inclusive" (boissons et bouffe à gogo), le rêve devient réalité.
C'est bien là le paradoxe "la volonté de vie" des uns  face à la "volonté de pouvoir" des autres.
Mais, la révolution est passée par là. Alors, les petits-capitaines de l'organisation se sont déplacés.
Mais, pas question pour eux d'aller admirer la mer. Ils sont venus parlementer avec le peuple d'en bas.
Ils ont expliqué la situation, montré des chiffres,des tableaux. Ils ont aussi déploré (en levant les yeux au ciel) que malheureusement, les temps changent.
Ensuite, ils ont rempoché leurs ordinateurs, fait repasser leurs costumes pour se rendre à l'aéroport où ils ont demandé si  la boutique tax-free était encore ouverte malgré les évènements.
Alors, des nouveaux contingents de touristes sont arrivés, plus gras, plus laids encore que les précédents.
Il faut dire qu'à ce prix là, on aurait bien tort de se priver!
Mais qu'en pense le personnel des hôtels : la situation va-t-elle s'améliorer ou au contraire se dégrader?
-Peut-être oui, peut-être non, inch'Allah .
Julius Marx

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