vendredi 11 mars 2011

Silence, on négocie...

 Retenons notre souffle, "les grands de ce monde", selon l'expression consacrée, sont occupés à négocier.
Signalons au passage que l'expression "les grands de ce monde" est d'un convenu et d'une stupidité rare.
Car enfin, depuis la nuit des temps, ces fameux grands hommes, seuls habilités à négocier parcelles de terre, partage des matières premières ou déplacement des peuples, n'ont réussi qu'a apporter cataclysmes ou guerres mondiales (ce qui reviens au même, je vous l'accorde). Je ne vous ferai donc pas l'injure de donner ici les nombreux exemples qui pourraient venir confirmer mes dires. Non, un seul suffira ; 1919 et la conférence de Versailles.


Dans l'affaire qui nous préoccupe aujourd'hui, c'est l'avenir du guide spirituel de la Libye  qui est en cause.
Les despotes élus du peuple discutent donc de la retraite du despote auto-proclamé.
Et les questions sont nombreuses. Par exemple ; où va-t-il planter sa tente, ce John Fredersen du désert?
Dans les jardins d'une somptueuse  villa  en bordure de Méditerranée  (au passage signalons aux grands de ce monde que celle de Baby Doc est vacante), ou bien alors, sur la plage de Brighton, chez nos amis britanniques, ou bien encore au pays du jus d'orange, des dents blanches et des poitrines en silicone : la Floride?  Il faut, pour répondre à ces épineuses questions que nos grands procèdent comme le font les tour-opérateurs en demandant tout d'abord : mer ou montagne, vue sur le golfe ou sur le téléphérique?
Et puis, il leur faut aussi négocier le salaire de ce Néron des sables. Combien va-t-il percevoir en récompense de sa collaboration. Comme on le voit, ce n'est pas une mince affaire, et puis, il y a les entreprises qui s'impatientent, les présidents de conseils d'administrations qui piaffent derrière la porte ; alors c'est pas encore fini ? Laissez-nous négocier à votre place, nous, on a l'habitude de virer des gens!
Mais, soyons tout de même optimistes, le Napoléon du Ghibli aura bientôt son petit home bien à lui, où paisiblement, il pourra écrire ses mémoires entre deux convocations au tribunal international pour crime contre l'humanité.


Chez nous, on négocie également, mais, sans hommes politiques dans les débats.
Dans les entreprises gérées par des sociétés françaises, le personnel s'impatiente aussi. Il veut de meilleurs salaires le personnel, il veut une maison, une voiture et un écran plat.
Alors, les patrons grognent. Ils brandissent le spectre de la fermeture  des usines, montrent leurs poches trouées, leurs maisons achetées à crédit, leurs autos sans aucune option et leurs écrans plats non équipés pour recevoir Canal+. Le personnel  grogne à son tour. Certain propose même de faire griller le grand patron comme un mouton. La proposition est abandonné lorsque le grand patron s'aperçoit qu'il lui reste encore quelques sous en poche.

Quand à votre serviteur, il va se débrouiller pour acheter une de ces charmantes petites veste 3/4 de style saharienne (avec un nombre impressionnant de poches) comme savent si bien les porter nos reporters
 occidentaux lorsque nous les découvrons à la terrasse des hôtels, sous la nuit étoilée, pour leur direct quotidien et partir vers le Sud pour les camps de réfugiés. Là-bas, paraît-il, on négocie aussi.
Go to the South, young man!
Julius Marx

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