mercredi 19 janvier 2011

Coup de fil (suite)







Sixième jour (après B.A.)
Les amis ou parents qui nous téléphonent sont tous différents. Ils se divisent en plusieurs groupes.
Tout d'abord, il y a les anxieux . Ils nous parlent de bombes et de châtiment suprême. Il nous faut les calmer, avoir des paroles apaisantes, et leur prouver qu'on ne leur raconte pas de blagues. Enfin, après une longue palabre, ils  finissent par admettre en maugréant  qu'ils ont étés les victimes d'un léger vent de panique. Puis, ils nous parlent de leurs dernières vacances et  nous comprenons qu'ils sont rassurés.
Viennent les exaltés, les camarades, ceux qui  crient que la révolution tunisienne sonne enfin le glas des dictateurs africains et de leurs sbires, sans se soucier des voisins (les membres de cette catégorie  habitent souvent en dessous de belliqueux voisins qui supportent très difficilement  leurs agapes.)

Suivent les analystes, ceux qui posent et mettent en relation les différents problèmes rencontrés dans la présente situation. Ceux la ont un avis tranché (c'est logique, ils l'ont analysé la situation alors..) et nous renonçons à les démentir sur des sujets aussi complexes que la faillite des tours-opérateurs ou la dégringolade du dinar tunisien.
Il y a encore les pragmatiques, qui demandent si on a besoin de quelque chose, d'un peu de nourriture ou d'eau potable, si l'électricité à été coupée ou si l'on peut quand même se laver  les dents avec l'eau du robinet?
Ils finissent toujours la conversation par " la prochaine fois qu'on vient, on vous amène un bon camembert et un saucisson". Car, ils sont persuadés que l'on ne peut pas vivre sans.
Enfin, ceux qui ont partagé un temps notre vie au sein de cette communauté. Ceux la sont partis avec la totalité de leurs meubles mais ont  empoté aussi une petite part de mélancolie pernicieuse avec eux. Ils nous parlent bien sûr de la révolution mais demande aussi si la boulangerie au coin de leur ancienne rue existe toujours? Nous les rassurons.

Il sont différents mais nous les aimons tous de la même façon.
Julius Marx

2 commentaires:

  1. Trop mignon ton post. Mais tu sais très bien qu'on ne peut vivre sans camembert et saucisson.

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  2. Et surtout il y a ceux qui diront " j'étais là et j'ai tout vue " oui tu étais là mais en France comme les copains (tous des faux cul va)

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